Auteur: Chopine_1
Date: 02-10-2006 15h38
pochette : http://www.ozore.org/images/cover_ELFCD0014.jpg
Tout commence quelque part en Ecosse avec la naissance du petit Sebastian alias 69db.
Alors qu’il étudie au Jazz Collège de Leeds, il rejoint Londres à la fin des années 80 en pleine déferlante Acid House et adhère au sound system Spiral Tribe, regroupant en son sein Simon aka Crystal Distortion, Ixindamix, MeltDownMickey, Mark Stormcore, Jeff 23, Curley, JackAcid et 69db, entre autres, qui donnera sa première fête en octobre 1990. L’histoire est lancée. En cette ère grise sur laquelle règne d’une main de fer, Margaret Thatcher, les teufs s’enchainent, jusqu’en mai 1992, où les Spiral se font arrêtés par les forces de police, à la fin du festival de Castlemorton, et se verront inculpés sous la charge de « conspiration en vue de créer un trouble à l'ordre public» (« conspiracy to cause public nuisance »). Un procès eut lieu duquel ils sortiront acquittés. Pourtant 1994 la naissance du Criminal Justice and Public Order Act qui entre autres mesures donne à la police des pouvoirs accrus pour réprimer les rassemblements festifs en plein air.
La loi est explicitement dirigée contre la musique techno définie comme « caractérisée par l'émission de rythmes répétitifs » (« wholly or predominantly characterised by the emission of a succession of repetitive beats »). 1993 voit l’exil d’une partie des membres de Spiral Tribe vers la France, fuyant la répression du Royaume-Uni et commençant à organiser les premières free parties.
Ils sillonneront l’Europe à bord de leurs gros camions militaires chargés de matériel musicale électronique, de platines, d’ordinateurs et de kilos de sons. Ils répandent leur philosophie anti-capitaliste et du Do It Yourself à coups de beats répétitifs et de festivals, comme le Teknival CzechTek en République Tchèque (qui continue d’exister depuis sa création en 1994), qui laisseront de profondes marques à tous ceux qui les vivront à cette époque. Leur passage entraîne dans leurs sillons la naissance d’autres sound systems tels que OQP, Hérétik, Tomahawk, Infrabass, Nomads et parcourent les Pays Bas, l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, etc… Fin 96, c’est la fin de l’aventure en groupe. 69db sort désormais ses maxis en solo ( citons juste Freestyling (2001) Bedroom Mixes From The Soul (2003) Dragoon Dub (2004)). Son univers Electro Dub Break fait imploser les rythmiques sur des tapis de basses grasses et d’expérimentations sonores issues d’un univers sombre et Lovercraftien. Les crissements donnent naissance à des mélodies pour cybers évadés d’un roman de K. Dick. 69db explore les moindres recoins de ses machines, n’hésitant pas à les plonger dans un bain d’acide encore bien chaud. Ce double CD live sur Electro Lab Factory restitue, de traverse, l’histoire d’un artiste en quête d’expériences fortes, repoussant sans cesse les mélodies de demain, à l’image d’un Coltrane courant après une treizième note à jamais inaccessible, Saint Graal fait de pulsations humaines, de vibrations internes, d’émotions soul cutanées. La musique de 69db est terriblement ténébreuse, à l’image de notre monde, construit à base de chaos et d’incompréhension, de corruption et de coups bas, de dérèglements et de précision.
A écouter (free mp3) :
http://www.ozore.org/download/mp3/breaktec_live_into.mp3
+ d’infos sur http://www.ozore.org
Message modifié (02-10-2006 à 15h39)
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