Auteur: IpzolaniMot
Date: 10-12-2006 21h26
Après avoir laissé filer les jeudis et vendredis – contraintes budgétaires obligent – pour me concentrer sur la journée du samedi, je vous laisse deviner le plaisir que j’ai pu ressentir à débarquer à la petite salle de la Cité. Une salle vieillotte dont l’acoustique est excellente. Une proximité, un petit côté intimiste ce qui n’est pas plus mal. L’affiche annonçait le sieur Krakauer, ma seule grosse-grosse certitude ‘A ne pas manquer’ de ce festival tant la programmation recelait d’artistes mystères… En attendant notre idole New-yorkaise, et suite à un petit mix très oriental de Big Buddha, une séduisante argentine s’est présentée à nous, seule avec sa guitare, sa pédale et son sample. Je m’arrête ici, quant à l’évocation de la belle, et je déclare haut et fort que c’est d’ores et déjà mon GROS coup de cœur de cette journée. Je lui consacrerai un petit topic histoire de toucher un peu plus de monde. Retenez toujours son nom, elle s’appelle Juana Molina et risque d’intéresser nombre d’entre vous. 'http://www.juanamolina.com/'
Sa folk électro a été chassée par le gangsta-folk de 4 gais lurons. 3 anglais très british et un pakistanais très ‘Ben Laden’ second degré. En fait, c’est le concept et ma foi, c’était vraiment très drôle et les morceaux les plus péchus donnaient bien la patate mais ce n’était rien encore. Car les artistes à venir n’étaient autres que le seigneur Krakauer et son DJ-vassal Socalled sans oublier guitare, accordéon, saxo, trompette… avec une petite surprise puisque Fred Wesley et son trombonne à coulisse de légende (il s’est offert James Brown, Ray Charles et plus récemment le hip-hop de De la soul) avait fait le détour par Rennes pour l’occasion. Et là je ne vous raconte pas l’ambiance. Un solo du clarinettiste fou pour entamer les hostilités : son dernier album, Bubbemeises, à découvrir en urgence ! Pour ceux qui ne connaîtraient pas, cette musique célèbre le mariage de la folk yiddish, du jazz, de l’électro et du hip-hop. Un mélange festif improbable, une symbiose en fait géniale digne des folies Brégoviennes pour l’ambiance. Wesley en plus, le bonheur… d’autant que le clarinettiste New Yorkais sait jouer avec son public, et en français s’il vous plaît ! Les morceaux se sont enchaînés les uns les autres avec maestria et l’excellence jubilatoire d’artistes complices et passionnés, et ça se sent ! 20 h 45, le dieu K finissait pas nous libérer de son emprise et j’étais déjà mort ! Le hic c’était que la nuit ne faisait que commencer…
Les trans se poursuivaient donc un peu partout dans Rennes et en périphérie où j’ai choisi d’échouer. - A noter le système régulier et bien organisé de navettes qui permettent à des individus dans mon style, sans permis de pouvoir participer à ce genre de manifestation sans galérer. - Les concerts se jouaient dans 3 grands halls près d’un aéroport. Arrivé pour 22 heures, après un break de 10 minutes at home pour un casse-croûte sur le pouce, j’ai enchaîné les groupes de 22 h à 8 h 15… La nuit fut longue ! Beaucoup d’électro, un peu de hip-hop… Plutôt que d’énumérer la longue liste d’artistes découverts, je ne vous en évoquerai que quelques uns.
A commencer par la curiosité du moment : le premier concert des français d’Aufgang. Deux pianos à queue qui semblent greffés l’un à l’autre sur une scène dominée par un DJ. Voilà de quoi intriguer. Le hic, c’est que pour apprécier cet ensemble, il faut vraiment s’accrocher et ne pas être réticent à l’esprit musique contemporaine expérimentale… Qui a dit que c’était facile ? cela s’est d’ailleurs ressenti dans le publique désorienté (et pas vraiment respectueux) par les nombreux passages calmes, au piano et sans beat. Et pourtant l’inaudible (à mon oreille…) succède toujours à de petites merveilles d’originalité que je résumerai ainsi : un duo au piano anti-hamornieux et saccadé au possible qui puise son énergie dans la régularité de beats tout en basses surpuissantes qui soufflaient sur le public pour l’animer. Une atmosphère d’apocalypse qui pourrait toucher les amateurs de musique sombre en quête de sensations nouvelles. 'http://www.myspace.com/aufgangsonar'
J’ai donc aussi avalé pas mal d’électro, toujours (ou presque) pas mal, voire un peu plus, avec une palme à Hyper – 'http://www.djhyper.com/' – qui a su me donner la bougeotte plus d’une heure durant alors que j’étais totalement mort. Gros succès aussi pour le gros son et les voix ‘vocoderisées’ (à la Daft Punk) de MSTRKRFT (Canada). 'http://www.mstrkrft.com/'
C’est tout de même au royaume du hip-hop que je suis resté scotché, ayant trouvé bonne place devant DJ Netik pour suivre l’ancien conseil éclairé de Cornelius. Bref, tout ça pour dire que le bonhomme est énorme quand il scratche. J’en suis resté bouche bée même si c’est à proprement parler une performance extrême (et forte) et pas de la musique lorsqu’elle ne s’exprime pas avec un mix. Mix hip-hop de haute-volée pour l’occasion car monsieur Netik donne sans compter et joue des doigts avec la virtuosité et la rapidité d’un concertiste sur platines. Il y prend un plaisir visiblement énorme et le public le lui rend bien ! 'http://www.myspace.com/djnetik'
Signalons rapidement le visuel lumières très esthétique (de loin le meilleur de ce que j’ai pu voir) et la qualité mix d’une autre DJ, Missill qui aura su achever la nuit et revivifier un public exténué. 'http://www.missill.com/'
Le dernier coup de cœur du jour ira à Mickey Avalon, du hip-hop américain sulfureux et trash. Il débite sur des samples bien pulsés de son DJ (avec lequel il s’est d’ailleurs pris grave la tête sur le moment) tandis qu’une jeune femme en petite culotte et tee-shirt noirs ‘joue’ avec lui. Elle ne fait rien d’autre d’ailleurs ! Rassurez-vous mesdames, le jeune rapper évoluait torse nu, le fute tombé sur le haut des fesses… Pas de jaloux ! Ce pourrait n’être qu’une vulgaire nième variante trash d’Emininem, mais non. Sur un plan musical d’abord, le choix des samples est très bon et le débit à la hauteur – 'http://www.mickeyavalon.com/' – Mais le plus, c’est la présence du bonhomme sur scène et ce qu’il dégage. Il est avec Aufgang, et DJ Netik ce que je retiendrai de cette nuit à laquelle n’aura manqué que l’émotion, la forte. Mais vu que l’objectif apparent était orienté Dawa, on peut librement penser qu’il a été rempli.
Du reste souvenez-vous d’une chose : Krakauer est un dieu avec un grand K comme Klarinette… 'http://www.davidkrakauer.com/live/'
Salutations aniMistes
Message modifié (11-12-2006 à 15h07)
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