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Del Wire est un groupe audacieux. Courageux même. Tandis que les groupes les plus représentatifs de la scéne electro cédent aux sirénes de la mélodie, le groupe signe un album abstrait, complexe et mystérieux. La mode - comme en peinture! - est au figuratif? Ce sont les guitares glam (Franz Ferdinand), épurées (White Stripes) ou épaisses (Libertines) qui font vendre? Del Wire, fidéle à ses lontains ancêtres, Wire - creuse le sillon d'une electronica bruitiste, tantôt réveuse, tantôt tourmentée.On aime donc ce groupe signé par le Nacopajaz' composé d'un duo, Artificiel aka Cisco, figure de proue de l'electronique toulousaine et fan de jazz, et Fadaden plus ouvert au hip hop.
On apprécie en particulier l'enchainement des premiers titres de l'album : "Ange" (extrait du ep), "Camino", "Evo Morales", "Ran", ..... La musique ondule, se tord, parfois heurtée, souvent fluide. Le traitement des voix, extrémement original, l'intelligence des arrangements et la complexité des morceaux font de la plupart des morceaux un labyrinthe sonore dont on prend plaisir à trouver l'entrée, la sortie, le code et les méandres.
Comme toujours, lorsqu'il s'agit d'art contemporain, on aimerait parfois que les piéces musicales soient visibles ou plus lisibles. Sans doute la seconde partie de l'album, plus conceptuelle est elle moins convaincante.... Mais Del Wire impose clairement sa marque, son identité, un son à couper au couteau. Bonne chance; longue vie!

Pierre

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