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Cyesm fait partie des artistes qu'on ne devrait plus présenter : voilà plus de vingt ans qu'il nous offre régulièrement l'expression de ses rêveries musicales et tribulations électroniques, sans se départir de sa farouche indépendance. Un exemple de longévité pour ce programmeur, comme il aime à se désigner, qui explore les sons et les ambiances dans chacun de ses albums sous une lumière différente.
New Worlds, sorti il y a quelques jours, ne fait pas exception : c'est un nouveau voyage, poétique et contemplatif, que nous propose Cyesm, sans doute à l'image de son humeur du moment. Quatorze fragments à la délicatesse infinie qui s'enchaînent comme une musique de film au parfum nostalgique et doux amer. Il y a quelque chose de Craig Armstrong dans ce thème de piano qui hante l'album, ses mélodies épurées et ses tempos suspendus. Empreint de mélancolie, New Worlds, au minimalisme assumé, se révèle aussi par ses cordes, l'alto grave, les violons plus aériens, et ses voix invitées, le charme gaélique de Ineige et l'élégance de la fidèle Clelia Vega.
S'il n'est pas toujours évident de se renouveler pour un artiste, Cyesm nous démontre avec beaucoup de simplicité et de sensibilité qu'embellir nos vies aujourd'hui reste dans le champ des possibles.

Lacar

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