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En escalade, le métier d'ouvreur consiste à tracer des parcours sur les murs de grimpe pour que les pratiquants viennent à faire ce que l'ouvreur a décidé que vous fassiez. En gros, le métier consiste à vous amener à un point X de la manière Y et pas d'une autre.

Poldoore, avec sa musique, c'est un peu la même chose, il vous transporte là où le bonhomme veut bien vous amener et de la manière dont il l'avait prévu. Le Belge n'est évidemment pas un inconnu dans le milieu, sa renommée étant à la hauteur de ses orfèvreries musicales. Et avec Mosaïc, ce n'est pas près de se calmer.

Beaucoup de petits détails sont présents pour que vous puissiez écouter l'album avec ce petit plaisir d'en découvrir toujours un peu plus à chaque fois. Il est teinté d'une touche rétro apportée par les samples de piano, les samples vocaux et évidemment ses cuivres qui, tous ensemble, nous ramènent tour à tour dans les plus belles heures de la soul (Walking Through A Sunlit Forest), de la musique jamaïcaine (Brand new day), des années 60/70 (When it's gone) et j'en passe, il y en a encore plein d'autres... J'ai apprécié également les petits samples vocaux à base de " Ouhou " pitchés, hommage volontaire ou non à RJD2 époque Deadringer.

J'aime assez balancer des phrases péremptoires du style : " Un album est réussi quand il réunit plusieurs critères. Le premier est qu'il impose son univers. Le second c'est quand on l'écoute d'une traite, sans zapper une piste. Le troisième, c'est quand on le relance dès qu'il est fini. Mais surtout, surtout, un album est réussi quand il offre une dernière piste dantesque, qui nous donne ce goût de reviens-y. " Ça fait très Télérama, c'est toujours drôle. N'empêche que... On est ici face à un album des plus réussi puisqu'il réunit les deux premiers critères mais qu'en plus, la nostalgie présente dans Melatonin vous le donnera ce petit goût de reviens-y, pour sûr.

Si j'ai commencé cette chronique avec ce rapprochement avec l'escalade, c'est évidemment pour plusieurs raisons. Le fait que l'artiste vous amène où il veut, comme on l'a déjà évoqué. Du fait de sa pochette également, que je trouve très réussie et qui peut rappeler la forme de plus en plus géométrique que l'on retrouve avec les prises d'escalade et également, parce que c'est, du fait de sa discographie passée, un des artistes qui passent le plus dans la bande son de la salle d'escalade dans laquelle je travaille. Et ce n'est pas avec la sortie de Mosaïc que cela va changer, bien au contraire ! Une très très belle sortie de cette année ! Et un gros coup de coeur !

Valer

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