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J'aurais pu commencer cette bafouille par " inutile de vous présenter Unkle, tout le monde connaît ses fondamentaux ". Mais la dernière chronique concernant le collectif datant de 2010, je n'hésite pas à rafraîchir les mémoires, y compris la mienne...

James Lavelle est un touche-à-tout qui n'a jamais fini d'explorer le monde. Dès l'adolescence, il savait qu'il ferait quelque chose de différent, un projet pas forcément défini mais décidément en dehors des sentiers battus et surtout sans limite créative puisqu'il officie aujourd'hui dans l'art, le design et la mode. Profondément influencé par les musique et culture hip hop, il fonde son label Mo Wax à 18 ans, produiit la vingtaine à peine franchie DJ Shadow et DJ Krush (entre autres !), puis lance son collectif Unkle dont la particularité consiste à inviter pléthore d'artistes plus talentueux les uns que les autres sur des opus attendus comme des références en matière de musique indépendante.

En 2017, il décide de sortir une trilogie de titres qui s'analyserait plus comme des mixtapes que de véritables albums ; deux parties sont donc déjà disponibles, la seconde étant tout juste sortie en mars.
Le risque des mixtapes réside souvent dans le possible manque de cohésion d'une playlist parfois hasardeuse qui vient noyer le meilleur dans un ensemble moins remarquable. Il faut bien reconnaître que c'est le cas de ce Road Part II : Lost Highway (tout comme d'ailleurs The Road Part I), qui alterne styles, rythmes et inspirations divers et variés, mais toujours avec un sens de la mélodie parfaitement étudié.

Certains morceaux au tempo tout en retenue et à l'approche minimaliste se révèlent magnifiques, à commencer par le bien nommé Requiem que la voix de Mark Lanegan rend quasi religieux, la délicatesse de Feel More / With Less ou l'écho de Sun (The). Des interludes comme le très électronique Reprise ou un Powder Man aux vagues réminiscences de John Lennon amèneront un peu de fraîcheur. Restent quelques pépites comme Ar.Mour, beat typiquement trip hop et groove délicieusement balancé, le sombre Crucifixion / a Prophet, ligne de basse impeccable et guitares incandescentes, et l'hommage à Kubrick sur le titre éponyme, qu'on aurait souhaité entendre perdurer.

Le reste de The Road Part II : Lost Highway est sympathique sans vraiment marquer l'oreille, jusqu'à trouver la fin légèrement décevante, à dégainer la grosse artillerie pour conclure 22 plages qui aurait mérité mieux... Une sortie d'Unkle demeure cependant un événement, et la magie d'internet ou d'une bonne plate-forme de streaming vous permettra d'opérer une sélection correspondant à vos propres coups de coeur sur cet album, voire même toute la discographie du collectif.

Lacar

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