Note du chroniqueur : (légende)
1. Un corps à prendre 03:59
2. Bouche à lèvres 03:49
3. Vilaine 02:38
4. Cabriolet 04:44
5. Souffle le vent 03:12
6. Vodka 02:50
7. Boubouche 03:38
8. Ciao ciao 02:16
9. Satana 03:16
10. On nait on vit on meurt 03:48
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La synthèse. Quête absolue des politiciens actuels qui souhaitent pousser encore plus loin leur démagogie malsaine, avide et calculée. Elément final de toute démarche de la raison, après la thèse et l'antithèse, sorte de graal de la réflexion. Résultat de la recherche qu'a entreprise le groupe Odezenne après leur exode créateur à Berlin. Odezenne, ce groupe de rap, mais pas que. Ces paroliers hors pair et plus que. Ces artistes hors critères bien que. Pour la première itération, je vous renvoie à quelques-uns de leurs morceaux passés, comme Dieu était grand sur l'EP Rien, Boom boom ou le morceau instrumental Des lapins dans des chats présents sur OVNI. Pour la deuxième itération, je ne peux que vous inviter à visionner leurs nombreux clips, allant des documentaires Chimpanzé à Novembre, aux poétiques Matin en passant par de l'animé Dedans, du délirant Chewing Gum ou du Stranger Things avant l'heure. Pour la troisième et dernière itération, on se projette directement dans leur dernier album en date, sorti en novembre 2015, Dolziger Strasse Zwei, lieu d'exil créateur du groupe à Berlin. Hors critères, car si on suit la carrière des artistes originaires de Bordeaux, ces deux mots peuvent illustrer divinement leur évolution. Des samples tirés de dessin animé dans Sans Chantilly, on ajoute les thèmes abordés dans O.V.N.I. et Rien pour enfin arriver à une musique de moins en moins hip-hop (et encore) et de plus en plus électronisante (et pourtant). Ce Dolziger Strasse II est un hommage aux synthés de Moroder des années 80, à l'écriture abstraite voire abscon d'un Burroughs dans le Festin Nu, pouvant s'avérer sombre à première abord, puis lumineuse lorsque les images apparaissent. On est très loin du rap et pourtant, on en est assez proche, de sa substance initiale tout du moins, à savoir transcender le quotidien, le crier, le scander, le magnifier ou le laisser paraître tel qu'il est réellement, sans fard, juste à la lumière d'un projecteur. On est dans une oeuvre très cinématographique, les clips de Bouche à lèvres, Souffle le vent ou Vilaine en sont une illustration. On est aussi dans quelque chose de très introspectif, qu'il est peut-être préférable, pour en capter toute la substance, d'écouter au casque, ou à minima seul. Pour l'auditeur habitué aux précédentes sorties, cet album va dérouter. Pour l'amateur de trip-hop et de musiques downtempo que vous êtes, l'esthétisme global va vous intriguer, et certainement vous plaire. L'ensemble peut paraître absurde, à la limite de l'art contemporain mis en musique, mais le fond est souvent présent, pas facile à trouver, mais ça a son charme. L'enfance n'est jamais loin, en témoigne le morceau Vodka (pour son clip, son ambiance) ou certaines images utilisées dans les textes, tout comme la poésie d'ailleurs. On pourrait aisément s'arrêter sur certaines phrases, très belles. "Ai-je été souhaité dans la manière dont je me suis fait ?" Un corps à prendre "Allons plus loin ! / En autarcie / Voir comme c'est beau les ciels pluvieux / Qu'un jour plus vieux /Je puisse dire comme tout est beau avec le sourire" Souffle le vent "A quoi bon aller loin ? Je ne sais même pas d'où j'viens" Satana "Tout finira vite sans douleur sans forfait / Une âme qui boite mets plus de temps mais elle arrive à la paix" On naît, on vit, on meurt L'ensemble est là pour questionner le rapport à la vie, le rapport à la mort et le rapport à l'espace temporel qui relie les deux. Comme si, pour Alix et Jaco, les deux MCs, il avait fallu s'éloigner, prendre de la distance, du recul, pour se détacher du quotidien habituel, des petits rites et autres us et coutumes pour mieux les cerner, en faire le point. L'ensemble peut donc dérouter, certes, mais n'en est-il pas de même avec le sujet principal de l'oeuvre ? Dans l'excellent morceau de Céo avec Hippocampe Fou, Les toits de ma ville, une phase a retenu mon attention : "La vie est une réponse à une question qu'on ignore" Des questions, nombreuses, sont synthétisées avec ce disque - la synthèse initialement évoquée, on y revient. Leurs réponses sont, elles, propres à chacun. Ecouter Dolziger Strasse II, c'est vous les poser également. Et si cela peut paraître absurde de temps en temps, ça n'en est néanmoins pas dénué d'intérêt pour autant. Au contraire. Au contraire...
Valer
Dolziger Str. 2 by ODEZENNE
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