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Le trip-hop n'est pas mort. La preuve avec cet album sorti courant 2017 des limbes où des critiques égarés avaient placé le genre avant de s'apercevoir que son coeur battait encore. Avec ISON, la sculpturale Sevdaliza, née à Téhéran et installée au Pays-Bas, offre à tous les amateurs une cure de jouvence, alliant magie de l'Orient et mélancolie bristolienne. La recette n'est certes pas nouvelle, mais la réalisation est superbe : une voix soul, envoûtante, légèrement éraillée, vient avec une grâce infinie résonner au coeur d'arrangements à l'élégance minimaliste, aux rythmes lancinants et aux références avouées. Des basses sourdes du trip hop naissant aux touches discrètes d'un rnb épuré, en passant par la douceur d'un piano ou la poésie des cordes, Sevdaliza a intégré tous les codes de la musique que nous aimons. Des dix-sept titres qui composent la plus récente version d'ISON, celui qui m'a définitivement fait plonger est Bluecid, peut-être parce que, telle une merveilleuse madeleine de Proust, il m'a rappelé l'esprit originel d'Archive, mêlant instruments classiques, électronique céleste et une autre chanteuse d'origine iranienne, Roya Arab qui avait réussi à enregistrer en une prise toutes ses apparitions sur Londinium ... Il y a certainement de leurs ténèbres aussi sur d'autres pistes, et plus encore : la richesse mélodique de Moderat, l'héritage évident de Sade et Neneh Cherry et tout ce brassage d'influences, jazz feutré et pop rêveuse, qui donne à ISON une saveur de plus en plus étonnante à chaque écoute. Avec ce premier long format digne des plus grands référencés sur ce site, Sevdaliza capture avec brio l'essence même d'un courant musical qui n'a pas fini de nous éblouir.

Lacar

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