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Le breton est chauvin, le finistérien d'autant plus. Ne pas écrire sur le dernier album de Rone, Mirapolis, qui met à l'honneur la ville qui a le plus d'âme de France, le Finistère entier ne me l'aurait pas pardonné. Car oui, Rone met à l'honneur Brest-même, dans un morceau toute en volupté nocturne au début, en urgence noctambule, par la suite. En haut et en bas, à l'image du vallonnement de la ville. A l'image de l'album Mirapolis également, qui oscille à merveille entre les moments calmes et les moments plus rythmés, les passages chantés (et faire appel au grand Saul Williams pour cela est preuve, s'il y en avait besoin, d'un excellent goût, j'y reviendrai) et les passages purement électroniques.

Cet album, sorti en novembre dernier, s'inscrit dans une veine à la fois très futuriste et très rétro à la fois. Un peu comme Brest ou Le Havre dans les années 60 au moment de leur reconstruction, qui était d'un modernisme, aujourd'hui daté. Des nappes électros ultra-planantes, de temps en temps distordus, travaillées, amplifiées, pour coller avec avec la sonorité d'instruments plus "classiques" sont présentes tout au long de l'album. Les quelques featurings cosmopolites prouve que Rone sait s'entourer s'il le faut (Baxter Dury, Noga Erez, artiste israélienne à l'univers visuel très travaillé, Kazu Makino, du groupe de rock Blonde Redhead et donc Saul Williams) et apportent énormément. Forcément, hormis Brest et vu ma dévotion pour tout ce que fait Saul Williams, les titres Faster et Everything emportent ma palme. Le timbre de voix rappelant King Krule à certains moments, pour son côté ultra grave et lent, tranche parfaitement avec l'instrumentation plus aiguë et rythmée. Grands moments. Seul le morceau Origami m'emporte moins au cours de ces 12 titres de grandes qualité.

On a donc là un chouette album qui s'écoutera parfaitement dans différents contextes, au casque lors de vos déambulations dans Recouvrance (ou ailleurs en France, on n'est pas comme ça), en voiture, lorsque le crachin breton se transforme en trombes horizontales, soufflées par les vents tempêtueux qui vous déporteront sur le pont de Plougastel, chez soi, bien au chaud lorsque vous ne vous sentirez pas de braver les éléments ou en concert, là où vous les déchaînerez justement, lesdits éléments.

Un bel hommage donc pour un bel album.

Valer

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