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En symbolique, le carré est l'emblème du monde créé et de la nature. Dans l'architecture sacrée, il est donc opposé au cercle et représente la dualité terre-ciel. Il symbolise également l'unité et l'équilibre des quatre fonctions psychiques, à savoir la pensée, la sensation, l'intuition et le sentiment.
Tandis que la couleur bleue représente, elle, le ciel, l'air, le calme et la sérénité. Elle est la couleur de l'imaginaire et du monde féérique, voire de l'infini.

Je ne sais dire si le titre de ce LP de Laboreal, "le Carré bleu" peut s'analyser en tant que tel, mais ne tout cas, ce dernier reflète parfaitement le contenu de l'album. Nous avons ici une dualité constante (hormis sur "I sogni", peut-être, OVNI de l'album par son approche plus classique, mais diablement efficace et réussie), entre rythmiques aux accents de trap, très saccadées, symboles d'un ancrage terrestre où le quotidien file à toute allure, et nappes électronica plus planantes, plus aériennes, plus sujettes aux égarements du psyché.

Ainsi, des morceaux comme "Croquis d'azur", "Cobalt", "Le Carré Bleu" ou "Lovely Poly" sont de parfaites illustrations à cela. On y retrouve un peu de Vector Lovers ou de Rival Consoles dans la recherche de sonorités aiguës, subtiles et délicates, ce qui n'est pas pour me déplaire. A noter également le mix global de l'album, très bien réalisé, la richesse de chaque morceau prend tout son sens lorsqu'on écoute l'album au casque. En témoigne notamment le formidable combo "Interlude indigo", ses notes orientales, sa basse matraquée, suivi par "Dakota", le meilleur morceau de l'album selon moi (et je crois ne pas être le seul), qui par ses breaks, ses détails fourmillant de toutes parts et par son final qui revient lorsqu'on croit que tout est fini, ne peut que combler vos oreilles.

Si l'ensemble de l'album est basé sur des notes de synthés, on retrouve néanmoins plusieurs samples d'instruments acoustiques bienvenus comme sur "Amuni" ou encore "Naoned City", qui apporte à l'ensemble une densité, une consistance propre aux très bons albums.

Car oui, Le Carré Bleu est un très (très) bon album. Puisque, lorsque l'intuition initiale est confirmée par les sensations présentes, lorsque les sentiments naissent des pérégrinations de la pensée, bercée durant toute la durée de ce LP, il ne faut pas trop tergiverser.

Laboreal frappe fort en cette fin d'année ! Et ce n'est pas pour nous déplaire, au contraire !

Valer

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