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Jeune compositeur français, Laake appartient à cette nouvelle vague d'artistes qui a su pleinement assimiler les musiques classiques, sérielles et électroniques. Si Nils Frahm est un peu le porte étendard de cette génération, ça pousse derrière et on n'est pas surpris de les croiser aux détours d'un remix, d'un featuring, d'un duo ou même d'un concert éphémère.
Pour sa part, Laake surfe sur cette vibe classico-néotronique avec un certain talent déjà remarqué l'an dernier sur ses 2 EP Swell et Faake. Sa musique porte lorgnant sur les basses séquences piano-techno qui pourraient réconcilier les amateurs-trices de chacun de ces 2 genres respectifs. En soi, c'est très fort et ça fait plaisir. Seule petite ombre au tableau, les morceaux sont trop courts et mériteraient clairement plus de temps pour se développer et s'épanouir plus encore. Le tout n'en demeure pas moins cohérent et envoutant. Il y a beaucoup de talent ici.
J'en profite pour faire une petite digression : beaucoup se plaignent des années 2000/2010, 2 décennies " pauvres " qui n'auront pas connu de grandes révolutions musicales en terme de styles nouveaux. Mais on oublie que ces 2 décennies sont les 2 décennies de l'explosion d'internet. Une mine d'or révolutionnaire en soi qui a su démocratiser l'écoute et la création, même si les nouveaux modes de consommation ne sont pas exempts de défauts. Or ces deux décennies auront vu naître, non pas des genres nouveaux, mais des mariages improbables, des featuring de génies, des reprises " What the fuck ", des mondes qui ne cessent plus de se rencontrer... à tel point, que les genres n'en sont plus. Comment définir Nils Frahm, Kiasmo, Olafur Arnalds, Laake et tant d'autres ? Pas facile, n'est-ce pas ? Ces artistes (comme d'autres) sont la synthèse de leur temps. Et c'est aussi jouissif que réjouissant ! Merci à eux/elles pour toute cette créativité au service de la Musique.

Erwan

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