> Chroniques > auto-productions > Degiheugi > Bagatelle

Suite à la sortie d'Endless Smile Degiheugi s'est replongé deux ans dans son laboratoire, le voici revenu d'entre les vivants après avoir façonné sa nouvelle allégorie de l'amour. Il nous livre ici 16 titres issus de son univers personnel qui comme à chaque itération de son expression, rapproche les gens et ouvre les coeurs.

L'on nous y invite à réfléchir sur soi, comment nous nous sommes construits au travers de nos relations, à se souvenir des instants partagés, on y donne aussi une leçon de sensualité. S'il fait partie des albums qui ont cette capacité à rétrécir la pièce dans laquelle on se trouve pour la rendre plus intimiste, vous verrez également du pays avec des harmonies aussi bien asiatiques avec Bagatelle, qu'issues des lyrics américaines avec l'apparition de Chill Bump et Chima Amya, musicien d'origine roumaine, qui apportent un côté rap à l'ensemble. On appréciera également le côté " L'apprenti Sorcier " avec Ectasy.

On remarque également le retour d'Astrid Von Peterseen que l'on connaissait déjà avec la track I Know A Woman Somewhere de l'album Dancing Chords And Fireflies et The Stranger d'Endless Smile. Un combo qui fonctionne donc.
Enfin Devi Reed, chanteur français du groupe The Banyans d'origine italo-hollandaise qui vient agrémenter le beat de My Kingdom avec ses saveurs reggae/soul/hiphop.

Comment ne pas évoquer l'attrait désormais si distinctif de Degiheugi des voix féminines que renferment ses oeuvres, tantôt charmeuses tantôt rassurantes mais toujours variées qui vous rappelleront l'être aimé, soit parce qu'il s'est adressé à vous de cette manière, soit parce que vous lui aurez susurré ces mots doux dans un jour heureux. Une chronique de la sentimentalité, évoquant l'amour passé, présent ou fantasmé.

Si l'on regrette certains synthés trop acides à la Herbie Hancock qui dénotent au beau milieu de cette plénitude, ou même certains égarements sonores, l'écoute demeure un plaisir.

Le casting des instruments est tout aussi large que celui des featurings, des guitares cinglantes à la sassée flute de pan on sera tout aussi accaparés par une ribambelle de cuivres et des samples inattendus tels que des feux d'artifices ou des battements de coeur renforçant l'aspect introspectif de l'oeuvre.

Tout ce monde est mis en scène, se chevauche et s'entrelace tel deux corps durant un acte charnel en 16 étapes.

Hephixor

Vous devez créer un compte Mon Trip-Hop.net pour écrire un commentaire.