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Si dans la plupart des films ou bien histoires traitant du surnaturel, c'est le point de vue d'une personne, souvent quelconque, et de sa rencontre avec des entités effroyables que l'on traite, on inverse les rôles le temps de cet album. Cette fois-ci, c'est le fantôme qui est au coeur du processus à travers Dusty Old Ghost, fruit de Ekbom (anciennement Acide Sulfurique).

Les boucles et les samples qui se répètent, se coupent, s'entrelacent et s'emmêlent sans pour autant donner un fouillis complet offrent à l'album sa parure musicale et son sentiment d'isolation.

Il peut être légitime de se demander ce qu'il advient de ces fantômes entre le moment de leur mort et celui de leur rencontre avec d'infortunés passants. Après tout, pour de tels êtres, il devient de plus en plus difficile de se faire une notion précise du temps qui défile. Contrairement à ceux qui passent, celui-ci est à la fois présent et absent, défini transversalement à travers les différentes époques et représenté non plus comme un point fluctuant au gré du temps mais comme la trajectoire dans son ensemble. On retrouve par ailleurs quelques sentiments passés au travers d'un interlude, dans un court moment de lucidité, afin de nous remettre en mémoire le fait que ces derniers ont été, un temps, humain. Histoire de compléter cette impression musicale, la cover de l'album, réalisée par Veronika Tumova, se retrouve dans la galerie Solitude de l'artiste. De quoi donner le frisson et une raison supplémentaire de se perdre pendant les quelques minutes de cette rencontre...

Wamananas

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