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Faire la chronique d'un album vingt ans après sa sortie, voilà qui n'est pas banal ! Certes, cela ne nous rajeunit pas, mais quoi de plus logique que de rendre justice à Leftism, monument de l'année 1995, au moment où Leftfield nous revient après une si longue absence ? A l'origine de ce projet, le duo britannique composé de Neil Barnes et Paul Daley qui donne naissance à la "progressive house", terme utilisé pour tenter de définir l'indéfinissable, un son hybride où s'entremêlent électro glacée, tous bpm confondus, et influence afro/rasta. En résultent alors des titres à se damner qui résument à eux seuls l'humeur d'une époque : Leftfield s'amuse de tous les styles en pratiquant le grand écart musical avec un tel naturel qu'on en reste abasourdi...
Release the Pressure : Earl Sixteen et 8 minutes dub/jungle devenu légendaires, présage d'un album étourdissant.
Afro Left : techno et Afrique n'ont jamais fait aussi bon ménage.
Melt : une incroyable oasis de quiétude... Le calme après la tempête.
Song of Life : longue progression planante version orientale qui bascule en milieu de morceau dans une ambiance de rave... Pourquoi, comment ? Mystère, mais ça fonctionne parfaitement.
Original : un fondamental du trip-hop, inutile de le présenter. On écoute religieusement.
Black Flute : interlude sonnant le retour sur les dance floors. La suite va vous faire transpirer.
Space Shanty : trance goa hallucinée qui accélère imperceptiblement jusqu'à vous faire sauter de joie en rythme avec les basses.
Inspection : The Prodigy qui aurait décidé de se lancer dans le ragga... forcément efficace.
Storm 3000 : drum'n bass, jungle, trip-hop, une touche d'acid jazz ? Un peu de tout cela à la fois... Leftfield quoi...
Open Up : prestation délirante de l'ex-chanteur des Sex Pistols Johnny Rotten dont on n'en attendait pas moins...
21st Century Poem : redescente en douceur jusqu'à percevoir en toute fin de course les battements d'un coeur qui s'appaise après une formidable montée d'adrénaline...

Vous ne connaissez pas (vraiment ??) ? Précipitez-vous. Vous n'avez pas écouté depuis longtemps ? Rattrapez-vous ! Car plonger dans Leftism reste toujours une expérience merveilleuse et surréaliste, un voyage vertigineux au bout de l'électro, une claque exceptionnelle dont on ne se remet pas, même vingt ans après.

Lacar

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