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John Rosko sort ici son premier album et si sa voix ne vous semble pas inconnue, c'est sûrement parce que vous l'avez déjà entendue ici et là dans les albums d'Archive (notamment Londinium et Controlling Crowds). Il va sans dire qu'il aurait été dommage de passer à côté de ce dernier, qui plus est en sachant que Roya Arab (Londinium) est de la partie.

Et pourtant, même si l'album est sympa, il reste plutôt inégal. Les différentes pistes, s'apprécient pour elle-même mais l'ensemble a plus de mal à prendre. Contrairement aux albums d'Archive qui se composent comme des chapitres successifs d'un roman dystopique, Call to Arms se déclinerait cependant comme un recueil de nouvelles, avec certes une large palette de style sur laquelle John Rosko décline tout son art (du dub/raggae de Sparta Brixton, à l'ambiance soul de Burn in Hell pour finir sur la mélodique End Game), il est difficile de tenir la longueur et de s'immerger dans tant d'univers différents.

Parmi les pistes à retenir, il y a bien entendu Tactical Light, déjà sortie avant l'album complet. Toute la piste se construit comme une montée en puissance et un semblant d'apprentissage. La voix de John Rosko qui guide la musique, s'avère être trop complexe au commencement, les instruments n'arrivant qu'à produire une faible gamme de sons, simples et saturés, imparfaits mais qui se nourissent du flot au fur et à mesure de la progression de la piste. Par la même occasion, ils se diversifient, rajoute d'autres sonorités, une voix (celle de Roya Arab) qui ne peut que fredonner lors de son apparition mais qui finit par chanter et se complexifier pour pleinement accompagner le rap de John Rosko.

On trouve par ailleurs End Game en tant qu'outro à l'album, qui intégre aussi parfaitement le flot rappé et les autres acteurs, dans le cas présent le piano et le beat. Chacun arrive l'un après l'autre, se toisent, se mesurent pendant quelques secondes sans véritablement connaître l'intention ni de l'un, ni de l'autre, originaire d'un monde radicalement différent. Et pourtant, à la suite de cette présentation, le flot s'enchaîne, le beat gagne en puissance alimenté par la résonnance entre la douce mélodie et les mots cinglants qui se déroulent sous nos pieds. Un voyage court de seulement quelques minutes mais qui suffit à nous emmener bien loin.

En conclusion, une suite de très bonnes pistes mais un album qui a du mal à prendre racine.

Wamananas

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