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Quand Stand High Patrol sort son premier album Midnight Walkers en 2012, ses compostions reposent sur un drum & bass aux sonorités lourdes, sombres et profondes. Un style musical très personnel, melting-pot de dub, hip-hop, électro et reggae digital, que le groupe baptise de " dubadub ". Ce premier opus nous plongeait dans une atmosphère à l'image de celle ressentie sous un ciel breton régulièrement bas, gris et menaçant. Quoi de plus naturel pour ce trio issu de cette région. Là-bas, chacun sait aussi qu'entre les lourds nuages percent en permanence des éclaircies, lumineuses et chaudes, grâce à un vent d'ouest généreux.
A Matter of Scale, second album de Stand High Patrol, correspond à cette intermittence climatique. Où chaque nouvelle brèche a permis de venir enrichir sa palette musicale. Porté par un tempo plus lent, cet album s'affiche plus posé, avec parfois le risque de sembler faussement plus léger dans sa construction et son écoute. Les premières notes d'ouverture de Tempest illustrent ce contre-pied. Teinté de sonorités jazzy, une batterie et un solo de trompette de Meriadeg Guillanton (que l'on retrouve sur Geography et lors des concerts), ce titre transmet une couleur et une chaleur que l'agilité et le timbre si particulier de Pupajim ne fait que renforcer. Sa voix marque chaque titre chanté de son empreinte sans pour autant dominer le travail créatif et les arrangements de Rootystep et Mac Gyver. Avec ce nouvel opus, Stand High Patrol a surtout cherché à privilégier une musicalité individualisée où chacun de ses membres peut pleinement exprimer et développer ses sensibilités et influences. Indéniablement, l'addition de ces diversités contribue à l'ouverture et l'enrichissement du spectre musical du groupe sans rompre avec ses fondamentaux. Si A Matter of Scale peut sembler plus apaisé et placide, à l'exception des deux dub entêtants et redoutables clôturant l'album, il faut toujours garder en tête qu'après les éclaircies le tourbillon de la tempête vient frapper en premier la pointe bretonne : assister à l'une des performances scéniques du trio (auquel se joint le trompettiste) confirme la puissance insoupçonnable des treize titres de ce second album. Une confirmation !

Stéphane

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