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Soyons honnête : si j'avais chroniqué le sixième album de Lamb dès sa sortie, je l'aurais qualifié sans détour de "commence pas mal, mais ne tiens pas ses promesses". Manque d'attention, de temps ? Oreille distraite et blasée après quelques déceptions à peine contenues quant aux dernières sorties de certaines figures trip-hop emblématiques  ? Il aura fallu qu'un lecteur (merci Franck !) interpelle la rédaction pour replonger sans réserve dans les douze titres de Backspace Unwind... Avec l'impression de découvrir, au fur et à mesure des écoutes, des nuances insoupçonnées au premier abord, notamment sur les morceaux plus downtempo. Ces derniers font la part belle aux claviers, en particulier quelques lignes de piano épurées qui accompagnent sobrement la voix reconnaissable entre toutes de Lou Rhodes (What Makes Us Human, Doves & Ravens, l'émouvant The Caged Bird Sings) ; et comment ignorer la très belle ballade aux accents celtiques, Only Your Skin ? Andy Barlow déroule également son savoir-faire indéniable en terme de rythmiques froides et nappes synthétiques, ou de mélange des genres, allant de la jungle à la drum'n bass en passant par la house et le glitch, rendant chaque composition diablement efficace et équilibrée... Le début de l'album, aux sonorités futuristes, place In Binary, Backspace Unwind et We Fall In Love en tête des morceaux taillés pour le live. Reste pour moi la pépite de l'album, Nobody Else, un blues électronique sulfureux dont on ne se remet pas tout à fait... Une touche soul malheureusement trop courte qui aurait pu faire de As Satellites Go By un autre moment inoubliable.

Pas facile pour le duo britannique de se renouveler après vingt ans de collaboration ; et bizarrement, on pourrait lui en vouloir s'il venait à trancher radicalement avec ses précédents opus... Si Backspace Unwind ne vient pas marquer un tournant décisif dans sa carrière, ni révolutionner la musique du 21ème siècle, l'ensemble, au son impeccable, élégant et stylé, se révèle aussi plus apaisé et contemplatif grâce à des paroles peut-être moins sombres qu'auparavant... Fidèle à son univers, Lamb réussit encore et toujours à nous transmettre des émotions, en créant une atmosphère rêveuse où les destins et les notes s'entrecroiseraient à l'infini, les pulsations des machines calées sur les battements de nos coeurs.

Lacar

Et bien restons dans l'honnêteté alors

Première écoute, première piste et j'accroche direct. Depuis ce matin, l'album tourne en boucle sans me lasser des morceaux qui se suivent et s'enchaînent. Une impression de minimalisme s'est installée dans la plupart de leurs morceaux et ce n'est pas pour me déplaire. L'alliance du timbre, de la voix particulière de Lamb, et de l'ingéniosité de la musique me laisse scotché sur mon siège. Impossible d'en décoller et de ne pas relancer une écoute de cet album. Celui-ci est parti pour faire un long séjour dans mon lecteur sans en sortir.

20-12-2014 - Kroma_tik

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