> Chroniques > electro-libre > Mooryc > Roofs

C'est une chronique née entre Cologne et Berlin : alors que le label allemand KOMPAKT, figure légendaire de la mouvance techno chère à mes premières pérégrinations électroniques, s'apprêtait à célébrer son 20ème anniversaire, je découvrais qu'il distribuait les albums signés sur Freude Am Tanzen, label tendance house et ses nombreux dérivés... Dont Roofs de Mooryc, en écoute personnelle intensive depuis quelques semaines déjà, puisque sorti en novembre dernier.

Mooryc, aka Maurycy Zimmermann, multi-instrumentiste et producteur polonais aujourd'hui installé à Berlin, poursuit avec Roofs les expérimentations sonores commencées sur son EP de 2012, All These Moments. A savoir un mélange plutôt bien dosé de rythmes house et de mélodies pop, d'électronica ouatée et d'horizons brumeux, où l'on prendrait plaisir à se perdre en refusant finalement d'y accoler une étiquette trop réductrice.

Si Roofs débute tel un tableau naïf, plantant un décor minimaliste à moitié convaincant, c'est pour mieux annoncer la suite : Mooryc y ajoute peu à peu ses paroles songeuses d'une voix feutrée, tout en superposant des sons plus rugueux, des nappes synthétiques qui assombrissent ou illuminent tour à tour des titres doux-amers. Chacun pourra en retenir ses moments privilégiés, en alternant chansons et instrumentaux : pour ma part, Bless Me, au tempo syncopé, reste le premier exemple d'efficacité sur l'album, tandis que Say No More s'étire délicatement entre mots murmurés et atmosphère rêveuse. Le contraste réussi entre les percussions âpres et les notes d'orgue célestes sur Lymbo 1 constitue le juste intermède avant d'enchaîner sur le morceau house par excellence, Turtle : une progression toute en simplicité sur laquelle on se surprend au minimum à battre la mesure...
En définitive, c'est ce qui pourrait résumer Roofs : une piste de danse dans un cocon mélancolique...

Lacar

Vous devez créer un compte Mon Trip-Hop.net pour écrire un commentaire.