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Quelle découverte. C'est en écoutant une radio internet que l'on trouve des perles. Moderat, et son album II en sont pour moi la meilleur des preuves.

L'introduction, fond sonore d'un film de science-fiction un peu glauque, ne laisse rien présager de particulier : peut-être du déjà vu, du déjà entendu. Clouded, est dans la même veine, sans originalité particulière mais angoissant.

C'est avec Bad Kingdom que la surprise commence. Sur un beat de dubstep ralenti une voix vient se poser. Des aigus se greffent petit à petit puis, refrain : classique tant sur le ton que sur le déroulement. Le schéma se répète. Dans ce classicisme, une ambiance, une pression s'établit, une pression lourde, qui prend aux tripes, des basses qui font vibrer les tympans. On passe alors brutalement dans un monde post-apocalyptique dans lequel on rêverait d'un peu de ciel bleu. Autrement dit, et c'est là tout le charme de l'album, la nostalgie, la mélancolie est très bien exploitée. On retrouve quelque chose de similaire dans Let In The Light, un brin plus mélodique ; Gita, morceau syncopé et qui insiste pour sa part sur des percussions de bois. La pluie ruisselle sur nos joues. Damage Done, la dernière piste avec voix de l'album rappelle ceux qui auraient leu l'indélicatesse de se perdre dans leurs pensées. Impossible cependant de retrouver le sourire.

Versions donne une ambiance similaire : des basses, des percussions marquées et synthétisées autant que faire se peut, et un rythme qui nous fait balancer entre un moment de danse et d'allégresse, et un moment de déprime profonde. Therapy, Ilona et This Time, dans un style plus grand public, plus dancefloor ne démentiront pas pour autant ce postulat. On pensera alors à quelques morceaux de Hiatus, et notamment de son album Ghost Notes.

Finalement, seul le morceau Milk apportera non pas de la fraicheur mais un peu d'originalité dans cet album. 10 minutes de crescendo de basse et batterie à se laisser transporter, dans un style certes assez dubstep, mais assez proche de ce que Death In Vegas a su produire à sa belle époque.

Album au style classique, sans véritable apport musical, II est tout de même pour moi une découverte phénoménale. On est pris aux tripes. On veut se laisser aller, sans le pouvoir. Un album à savourer seul, le soir.

Alphy

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