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Devant l'abondance de projets diffusés sur le net et les réseaux sociaux, piocher au hasard en espérant découvrir la perle rare relève du défi improbable. Aujourd'hui, je remercie cependant l'heureuse providence qui m'a placée devant Shagonar, le nouvel album de Eholow tout juste sorti sur le label russe Cuntroll Records. Fortement intriguée par le graphisme de la pochette et doublement motivée par le téléchargement libre, je me laissais séduire sans trop de difficultés avant d'être immédiatement conquise... de la première à la dernière note.

Eholow pourrait se traduire du russe par "saisir l'écho", ce qui résume finalement bien l'essence musicale de ce trio originaire de Krasnoyarsk en Sibérie : Depuis 2010, Alex Pustinskiy, Ivan Gudkov et Ivan Tarasov expérimentent, superposent avec les moyens du bord les sons et les instruments, métallophone en tête (leur symbole), guitare, basse et synthés vintage avant d'introduire l'electro dans leur dernière création financée par crowdfunding.

Aucune piste ne déçoit, toutes sont différentes et chacune contient son originalité sans jamais pourtant troubler la cohérence de l'ensemble où se côtoient délicatesse et force, tension et rêve. L'album débute avec Care et les paroles distordues d'une vielle leçon d'anglais sur disque graphite époque soviétique, pour enchaîner sur l'efficace Happy Stepy, qui bascule dans la poésie grâce à la flûte, subtile jusqu'aux derniers soubresauts du final. La suite est une succession de petites bombes mélodiques : le sas du sous-marin refermée, Prairie symboliserait la descente grisante dans les profondeurs d'un lac aux eaux troubles ; Sorrel aux accents dub, rythmée aux sabots de chevaux, parsemée de chants russes et dialogues allemands, dispute la première place à Shagonar aux beats denses totalement maîtrisés. Les compositions d'Eholow explorent une dimension ethnique (Bipedalism), alternent douceur (Hypnogogic, Rainy Mammoth) et étrange (Dull), amenant l'auditeur entre recueillement et merveilleux (Slower).

Il y a de la magie dans la tête de ces trois Eholow : si Shagonar est le nom de cette ville noyée sous les flots d'un barrage non loin de la frontière mongole, alors préparez-vous à plonger au coeur d'un univers qui semble rétif à toute classification de genres. Vous pouvez y aller les yeux fermés ; pas sûre que vous souhaitiez les rouvrir quand vous remonterez à la surface...

Lacar

J'adore !

Voici un album qui nous vient d'un pays dont nous n'avons pas trop l'habitude, et qui se révèle être une pure merveille (pour les amateurs de downtempo/ambient tel que moi !)
Une excellente surprise que je vous recommande, "Shagonar" étant bien sur l'une des meilleures chansons de l'album, mais pas seulement ! Franchement rien à ôter sur cet album.
J'ai hâte d'écouter le nouvel album !!!!

04-10-2014 - Narval

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