Raoul Sinier - Welcome To My Orphanage

Raoul Sinier : Welcome To My Orphanage - 12 Juin 2013 - Good citizen factory

Note du chroniqueur :
une étoile une demi-étoile (légende)

Tracklist :

1. Entrance

2. A Million Years

3. The Good Ones

4. Cleaning Man

5. Empty Shell

6. My Orphanage

7. Screws & Bandages

8. Analog Sh*t (Feat. a Robot)

9. Ruined Map

10. The Fine Lines

11. Where You Are

Notes de la rédaction :

Lacar :

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L'avis de la rédaction :

Raoul Sinier est un touche à tout, un artisan, un réalisateur, un peintre, un musicien, un artiste qui nous ouvre les portes d'un lieu où l'on hésiterait d'abord à mettre les pieds... sauf si nos oreilles se laissent convaincre... Welcome To My Orphanage vous met au parfum dès Entrance : cette intro ténébreuse digne d'un thriller horrifique s'avère intrigante, même si elle nous rassure moyennement quant à la possibilité de ressortir indemne de la visite. Et si l'on prend son courage à deux mains pour poursuivre le chemin, l'album apparaît peu à peu comme une succession de tableaux et de rencontres avec des personnages étranges et décalés (The Cleaning Man, le robot de Analog Sh_t), suscitant images et sensations, reflets d'ambiances sombres et planantes, perturbantes et belles à la fois...

La voix douce de Raoul Sinier (A Million Years, Empty Shell) vient tempérer des rythmiques et des mélodies inquiétantes dont la structure ravirait l'adepte de la théorie du chaos : sous l'apparence trompeuse de notes désordonnées se révèle progressivement l'évidence d'une grande harmonie... L'univers et les paroles délicieusement tourmentés de Raoul Sinier où l'angoisse se dispute à l'évasion, l'absurde à la légèreté, nous placent face à nos névroses, nos lâchetés, nos fêlures et notre désir de liberté. Le titre le plus révélateur reste The Good Ones : une première partie torturée et secouée, puis la césure et l'envol, l'aspiration vers les hauteurs et l'impression de lâcher prise. L'auditeur est constamment placé sur la corde raide entre folie salvatrice et recul ironique, pour mieux contrer une banalité affligeante dans un monde où l'introspection serait devenue, au pire, un signe de faiblesse, au mieux, un luxe superficiel. La mélancolie tranquille de My Orphanage et plus pop de The Fine Lines réconforte, l'instrumental Screws & Bandages ou l'armée de spectres de Ruined Map nous feraient craindre notre ombre et la conclusion (presque) apaisée de Where Are You nous accompagne vers la sortie sans pour autant nous quitter...

Welcome To My Orphanage est un album complexe et exigeant, empreint d'une esthétique originale ; que l'on aime ou pas, l'indifférence est impossible... Celles et ceux qui y trouveraient une résonance libératoire à leurs émotions ne s'y tromperont pas : on ressort de cet album heureux et soulagé d'être humain.