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Quand on parle de pop japonaise, on peut difficilement s'empêcher de penser à la J-pop guimauve popularisée par bon nombre d'animés plus ou moins connus par chez nous. Par conséquent, lorsqu'on vous annonce Matryochka, comme un duo japonais d'électro-pop, on se méfie et s'apprête à zapper allègrement les pistes de l'album les unes après les autres. A tort... Zatracenie est un album imprégné d'occident jusqu'à son nom. A tel point que l'on regrette un peu le manque de métissage. L'influence slave vaut pour un certain lyrisme, mais c'est plutôt la tonalité trip-hop britannique qui habite l'ensemble sous ses airs de post-pop islandaise. Beaucoup de mélancolie ici. Des airs de Portishead voire de Sigur Ros même parfois. Et si tout l'album ne se vaut pas, son coeur n'en est pas moins pétri de palpitations familières qui plairont à nombre d'entre vous. Le tout manque parfois un peu de profondeur instrumentale et vocale mais les compositions sont souvent jolies. On se laisse facilement porter et on apprécie ce voyage qui ne se presse pas. La douceur de Evening gleam between clouds, la sophistication progressive de Viridian, le final shoegaze de My funeral rehearsal, une envolée dramatique sur Tyrant's miniature garden donnent de l'altitude à cet album venu de l'autre bout du monde. Et si le reste paraît certes moins intéressant, il est toujours agréable de se laisser planer avec dans le lointain, les ombres et les lumières orangées d'un soleil levant...

Erwan

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