> Chroniques > auto-productions > Metastaz > Encounters

Deux années après le très bon Orient dub express, la cellule cancéreuse de Metastaz frappe à nouveau. Voilà Encounters. Et c'est une bonne nouvelle parce qu'il est en forme ! Ce deuxième opus confirme tout le bien que nous en pensions. Et si l'album manque un peu de cohérence dans son ensemble, il n'en possède pas moins de beaux atouts.
Girl & assassin ouvre l'album avec force et classicisme. Une ferveur orientale que nous retrouverons sur Hashashin (ft. Miscellaneous), Prince of Persia ou dans un genre plus posé sur Ballet of shadows. C'est toujours le dub qui domine clairement l'ensemble avec même quelques lâchers de basse en forme d'incursions dubstep plutôt efficaces. Les invité(e)s sont nombreux(ses) (Miss Mey, Sir Jean du Peuple de l'herbe, Nastasia Paccagnini) mais on notera surtout l'efficacité du flow de Miscellaneous (croisé chez Fumuj, Chill bump, Degiheugi ou Screenatorium) et plus particulièrement sur Supah en duo avec la toute aussi excellente Yarah Bravo (entendue chez DJ Vadim, Fat Freddy's drop ou Hotel costes). Ce petit morceau imprégné de dub 8 bits respire le plaisir ludique. Le tout est délicieusement régressif et on apprécie que ça dure contrairement à l'enchaînement I'm & Evil de l'album précédent aussi puissants que... frustrants sur la durée ! Skreem et ses gimmicks ragga-dub joue d'ailleurs les prolongations sur cette lancée avant de retomber.
Et si l'album n'a plus la fraîcheur du premier album, si certains morceaux fonctionnent clairement moins bien (SLE3P (The Roots remix), Babylon surround dem (ft. Dr Israel)), si certaines chutes de rythme nuisent à la cohérence, l'ensemble a gagné cette maturité-là de savoir faire durer le plaisir quand il le faut.
On retrouve ponctuellement cette maîtrise comme sur Chinese man, titre qui a toute l'efficacité du collectif éponyme. La ressemblance est même frappante. Un tube en puissance.
On appréciera enfin le petit point de détail final, la petite touche référence sur Miss Fortune et son hommage conclusion à l'inoubliable monologue de Daniel Kaluuya à la fin de l'épisode 2 de Black mirror, une série d'anticipation britannique produite par la BBC déjà culte. En 2 petites minutes, l'acteur fait montre d'un talent monstre. Sous ses airs d'adolescent mal dégrossi, il occupe petit à petit l'espace et incarne la révolte avec une voix qui se transforme au fil des phrases gorgées de désespoir puis de rage. On en sort transi et c'est ainsi que se termine Encounters...
Beaucoup de plaisir donc avec ce deuxième album qui - comme Orient dub express - est toujours proposé gratuitement sur le site officiel. Alors, si vous aimez Metastaz, soutenez-le en allant le voir sur scène !

Erwan

Vous devez créer un compte Mon Trip-Hop.net pour écrire un commentaire.