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Un moment qu'on n'avait pas pris le temps de se pencher sur le travail fort intéressant de Chapelier Fou ! Il ne nous aura pas attendu pour continuer son envol en produisant un nouvel album, Invisible en avril dernier et en élargissant son territoire live à l'international, tout en passant par des tas de festivals. Vous l'avez peut être vu déployer ses talents de magicien multi-instrumentaliste au milieu de ses claviers, son ordi, son monone, son violon et sa pédale de boucle, à l'aide desquels il construit sa musique en direct et superpose les couches sur lesquelles il joue... auquel cas vous n'avez pas pu l'oublier!
Signé et promu par Ici d'Ailleurs, le label qui signe aussi Yann Tiersen, Matt Elliott et The Third Eye Foundation, avec Invisible l'incroyable petit homme orchestre continue à montrer avec brio l'indépendance de son style et de sa façon de produire sa musique. Entretemps Chapelier Fou aura aussi croisé le chemin du ténébreux Matt Eliott et l'a accompagné sur scène pour une série de shows ultra introspectifs et noirs signés The Third Eye Foundation. Echange de bons procédés, c'est Matt Eliott qui vient poser sa voix sur Moth. Flame ici en fin d'album. Sinon niveau voix, sur Invisible, Vessel arches est le seul autre morceau chanté de l'album, venant nous rappeler à quel point le Chapelier.. peut se permettre de totalement s'en passer!

Globalement on retrouve le même mélange sophistiqué electronica - instrumentation plus classique, qui ne verse jamais dans le trop (trop de violons c'est si vite arrivé!), avec peut-être un côté moins joyeux et expansif que sur les précédents opus. Le même soin est apporté à la production, véritable travail de précision sur lequel le Chapelier vient apporter une belle dose d'émotion principalement véhiculée par la guitare et le violon. L'album démarre avec un Shunde's Bronx acidulé et cristallin où le violon vient poser sa mélancolie sur un lit de cordes et de bidouillages sonores, pour enchaîner sur Cyclope & Othello, triste et minéral, un des plus beaux titres de l'album. Invisible s'écoute ensuite les yeux fermés, tel un véritable voyage assez introspectif, chaque titre étant un petit monde magico-mélancolique à part entière, avec quelques sommets comme Cyclope & Othello justement, Fritz Lang ou la délicatesse incarnée (vidéo live ci dessous, petit bijou totalement jubilatoire où l'on peut voir le Chapelier officier entre violon, claviers et bricolages electros). Difficile de ne pas évoquer Protest et sa profonde tristesse, cinématique et alanguie, où les montées en puissances des instrus couche par couche apportent une ampleur et une densité croissante. Des espaces plus ludiques auront été entre temps traversés, comme avec Le Tricot et son petit air de piano mécanique ou Magister qui, entre autre, se joue des tempos sur la fin. Et même si le petit monde electro-instrumental de Chapelier Fou se suffit à lui-même, force est de constater qu'en guise de point final, Matt Elliott clôt le chapitre avec l'élégance sombre et sans faille qu'on lui connaît.

Vous avez dit Invisible ? Méfiez vous de L'eau qui dort: à lui tout seul, Chapelier Fou réussit le tour de force d'un opus enchanteur et lumineux. La preuve ici tout de suite:
Chapelier Fou - Fritz Lang Live @ Les Trinitaires, Metz, avril 2012

Mag

Fritz Lang ?

L'Album "Invisible" a retenu l'attention de mes oreilles. Ensemble de qualité, révélant certainement derrière tout ça une culture profonde... Merci pour ces merveilleux temps d'écoute ! Du très haut niveau. Le morceau Fritz Lang est une pure merveille.

28-10-2012 - The386mmx

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