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Jamais avant Electric soul, l'inspiration et les compositions de Zenzile ne s'étaient à ce point nourries d'une sève puisée dans les racines originelles du dub jamaïcain. Un retour aux sources qui confère à ce huitième album une tonalité, un style, une atmosphère ; bref une âme singulière en rupture avec les précédents opus. Notamment les derniers dont la couleur avait une teinte plus jazz-rock. Si cette cassure peut décontenancer de prime abord, le résultat qu'elle produit est incontestablement une vraie réussite. Très certainement l'album le plus profond, le plus abouti que le septuor angevin ne nous ait jamais concocté. Un pur plaisir auditif et charnel que Zenzile sait savamment faire prolonger. Telles les 9 minutes de l'odyssée spaciale de Over/Time.
Electric Soul se décline en neuf titres épurés. Tout excès a été méticuleusement écarté. Ni trop électrique ni trop électro, limitant les effets à leur strict optimum, cet opus privilégie les sonorités organiques, les basses lourdes et voluptueuses posées sur des drums qui frappent et marquent leur empreinte rythmique. Que quelques envolées guitaresques, harmonieusement distillées, viennent souligner avec à-propos. Autre rupture franche : pour la première fois, chaque composition porte un texte chanté. À la fidèle Jamika Ajalon, dont la voix suave et envoûtante habille cinq titres, vient maintenant s'ajouter celle du franco-égyptien Jérôme "Jay Ree" El Kady. Son timbre clair et ombrageux, déploie un grain soul-reggae en parfait accord avec l'esprit de l'album. Que le featuring jamaïcain Winston McAnuff ne fait que renforcer sur Magic Number.
Il ne faut surtout pas voir en Electric Soul un hommage à un déjà vieux courant musical. Point de nostalgie dans la réalisation, mais bien la démonstration de la capacité de Zenzile à fructifier ce riche héritage au fil du temps. À le bonifier.

Stéphane

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