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Dakota est un beatmaker français actif depuis le début des années 2000 d'abord sur la scène electro, plus orienté hip-hop instrumental ensuite, avec maintenant deux sorties au compteur : l'instrumental Matin des Magiciens, EP (numérique) de 4 titres sorti fin 2011 et tout récemment, Le temps passe. Avec ce dernier le beatmaker franchit plusieurs caps : celui de l'album, celui du label (Milled Pavement en l'occurrence), et surtout, celui d'inviter des voix sur ses beats, ce qu'il fait sur 9 titres sur un total de 10, un peu avec des hauts et des bas. Français et américains, l'éventail est sympathique mais c'est peut-être un peu là que le bât blesse, car au final ça donne un ensemble assez inégal, auquel on pourrait reprocher un léger manque de cohésion. Comme c'est souvent le cas, un MC différent sur chaque titre (ou quasi), ça finit par ressembler un peu à une compilation..

C'est d'ailleurs un peu ça : "Le temps passe voit le jour suite à ses différentes rencontres avec des artistes français et américains lors de concerts organisés dans sa ville natale", lit-on sur le press kit de l'album. Ce qui en soi est une chouette expérience mais ressemble plus à une accumulation de featurings qu'à la démarche plus centrée d'un album en soi.

Qu'à cela ne tienne pourtant, quelques bonnes pièces se démarquent, parmi lesquelles on retiendra le Pid featuring The Beastmaster (qui est aussi un quart de Papervehicle) et son flow sombre et fort, Les Morts avec les Morts featuring Monsieur Saï et ses textes crus plus vrais que nature mais surtout, pour ma part, un vrai coup de coeur pour le Memento Mori featuring ce Monsieur Saï et l'américain Brzowski, Brzowski et sa voix rauque aux accents country qu'on retrouve aussi sur le Babylonian Transformer agrémenté des cuts de DJ Bizkid.
La production de Dakota est sur une bonne pente et offre de belles ambiances et un beatmaking agréable, et même si on la sent perfectible, en particulier au niveau des arrangements mais on sent qu'il y a de l'idée. On sent aussi comme une envie d'essayer un peu tous azimuts (d'où entre autres l'accumulation de vocalistes), en recherche d'un style vraiment personnel. Dakota a raison : il faut tester pour pouvoir apprécier, d'autant que l'exercice est plutôt réussi dans la mesure où les éléments sont là, probablement en route vers leur maturité faisant de lui un producteur à suivre.

Dakota - Le Temps Passe sur Milled Pavement records

Mag

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