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Après avoir collaboré sur plusieurs projets (Coldplay ou encore la bande son de The Lovely bones) et sorti quelques albums solo, Jon Hopkins réalise pour la première fois une bande son à lui tout seul : Monsters.

Le film raconte l'histoire d'un journaliste et de la fille de son patron qui doivent traverser une zone de quarantaine principalement située au Mexique. Des formes de vies extra-terrestres qui font passer les tripodes de La Guerre des Mondes pour des mouches ont investi la place. Le film est tourné à la manière d'un documentaire (sans la voix off qui nous fait tous rêver). Rien n'est oublié : scène d'accouplement, scène de chasse, scène de tranquillité, scène avec les petits, etc. La question est de savoir sur quel être le spectateur se documente-t-il.

La musique est brumeuse, fantomatique, vaporeuse. Disons le clairement : un album parfait pour dormir. On ne retrouve pas du tout l'ambiance ou les compositions de son album précédent, Insides. Monsters donne dans le piano, dans l'ambiance, dans la ronde qui traine, dans la blanche qui s'étale.

Le gros problème de cet album c'est sa très courte durée, environ 30 minutes. Oui, la musique colle parfaitement au film. Oui, on prend plaisir à écouter cet album, et surtout le thème de fin. Mais 30 minutes c'est rédhibitoire. On n'a pas le temps de s'immerger dans l'album. On se retrouve à activer le bouton " repeat all " et au final on a l'impression de n'entendre que 3 ou 4 pistes.

Conclusion ? Parfait pour s'endormir en musique, parfait pour les fans inconditionnels de Jon Hopkins. Les autres, passez votre chemin car malgré quelques bons morceaux, la courte durée de l'album empêche de vraiment prendre son pied.

Alphy

Heureux qui comme Hopkins a fait un long voyage...

Monsters est un film de science fiction fauché. Une partie de la presse lui aura d'ailleurs reproché le fait qu'on ressente fortement ce manque de moyen. Et c'est dommage car c'est un film vraiment particulier dans le genre. Attachant aussi. Minimaliste, on ne voit presque rien. Tout y est suggéré la plupart du temps et je ne suis pas certain que les créatures extra-terrestres apparaissent plus de 5 minutes sur l'ensemble du film. Celles-ci ne sont d'ailleurs pas des ennemis à proprement parler : elles ne font que se défendre. Prétexte à révéler les vrais monstres que sont les humains (parabole sur l'émigration avec la présence d'un mur gigantesque entre le Mexique et les Etats-Unis). C'est donc dans ce contexte que la partition sonore de Jon Hopkins prend tout son sens. Minimaliste, elle suggère elle aussi. Elle n'investit la salle de cinéma qu'à de très rares moments et remplace souvent les effets spéciaux. Et c'est probablement-là l'une des idées majeures de ce film de genre marginal dans un paysage extraterrestre souvent très calibré au 'malgré nos différences, on s'unit tous face à la menace extérieure'.
Comme pour cette composition de Jon Hopkins, on ne rentrera donc pas forcément dans Monsters. Mais quiconque en acceptera le principe et s'abandonnera au récit de Gareth Edward (II) et à ces créatures lointaines - mais toujours en filigrane - fera un voyage étrange mais beau.

11-05-2012 - IpzolaniMot

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