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A Native Hundred est le projet solo du chanteur et guitariste Rhys Jon Baker, co-leader de la formation post-rock anglaise Wild Dogs in Winter (avec son compère Luke Payne). Premier album solo (après l'EP One Sung, One Spoke), Down to Your Hairs est une collection de chansons composées par Rhys, qui a toujours éprouvé le besoin de travailler seul, en dehors de toute formation. "A beautifully fragile world where post-rock meets shoegaze meets folk", une formule qui résume si bien le projet qu'on aura du mal à dire mieux : post-rock pour les instruments utilisés et les progressions, shoegaze pour le côté intimiste voire auto-centré, folk pour l'aspect traditionnel et acoustique. Avec une prédominance de la guitare acoustique, et un chant particulièrement fragile et mélancolique qui tient une place prépondérante dans le projet. On ne saurait pour autant passer sous silence l'intervention magique du violoncelliste de A Band of Buriers Jamie Romain, qu'on aurait d'ailleurs préférée plus marquée. Quelques field recordings et la collaboration des artistes decorative stamp Nadia d'Alo et jamesreindeer (synthés, mixage, production) complètent ce joli tableau. La légende voudrait d'ailleurs que Rhys Baker, qui n'a pas l'habitude de faire retravailler ses chansons personnelles par autrui, ait dû s'assurer qu'il ne rêvait pas à l'écoute du résultat et les ait considérées comme "les leurs" après les avoir récupérées des mains de Reindeer.

Alors c'est vrai que pour ma part, j'ai pas vraiment l'habitude d'écouter ce genre de musique, ni pour le coup d'en parler. Le post rock, d'une manière générale, a une fâcheuse tendance à très vite me lasser. Pourtant avec A Native Hundred, on est sur un autre tableau, une dimension au-dessus. Ce qui a retenu mon attention ici? La rencontre des genres mariant subtilement ce son à la chaleur d'ambiances plus folk; parfois plus épurées, parfois enrichies de field recordings, guitares languissantes ou touches de synthés fantasmagoriques, c'est selon. Ces mélodies lancinantes, ce chant qui s'installe si bien, sobre et toujours fusionnel aux instrus. L'apport du violoncelle, au risque de me répéter. C'est émouvant et triste, et parfaitement de saison. Mais il y a également une douceur, une poésie qui berce, mélancolique certes, mais lumineuse aussi. Ce chant gracieux, qui n'en fait jamais trop, mais aussi la teneur des textes, et à ce propos je me suis laissée dire que Rhys Baker avait toujours écrit de la poésie. "The lyrics are very personal, I like vocalists who are very honest, in accent, sentiment, tone or expression and I always strive for the same". Qu'il continue donc à les mettre en musique : c'est plus que réussi.

Deux version sont dispo, numérique et CD mais je ne saurais trop vous conseiller d'acquérir la jolie version physique de l'album avec l'artwork réalisé par Rhys lui-même ainsi que les lyrics sous la forme d'un charmant livret conçu par l'artiste. Le tout chez decorative stamp

Mag

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