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Des guitares hurlantes comme le vent ou stridentes comme l'éclair, des drums tonnantes et assourdissantes, portées par une basse qui assombrit et plombe une atmosphère lourde et orageuse : de Absent without leave, sorti en mai 2002, à The 6th aspiration museum overview, chaque album d'IDEM claque telle une tempête dont la violence et la puissance sonores interdisent pourtant toute classification tant les soubresauts et les accalmies de chaque élément surprennent et s'enchaînent sur chaque titre. C'est, justement, parce qu'elles ne rentrent dans aucune case, puisant aux sources du dub, de l'électro-noise, du rock-indus voire du post-dark punk, non pour en extraire la quintessence mais concevoir de nouveaux assemblages créatifs et expérimentaux, que l'empreinte et l'énergie du quartet nantais sont à ce point reconnaissables et identifiables. Cyclique, tous les deux ans environ, cette dépression venue de l'Ouest titille les tympans et pénètre les esprits. La sixième, automnale, revient début novembre et porte pour petit nom : Good side of the rain. Mais, une fois n'est pas coutume, c'est la queue de la dépression qui déboule. Ça ressemble à l'éclaircie après la tempête, dont les deux premiers titres (Privilège class et Locked in syndrom) laissent imaginer qu'elle en était la force. Pour autant, on ne sait jamais si le répit est durable ou non tant les changements de rythme, de tempo et d'ambiance alternent sur un même morceau. Mais non, le tumulte attendu (espéré ?) ne réapparaîtra pas. Reste néanmoins les fondamentaux. Les guitares rugissent toujours, et se font également plus légères et aériennes. Si le couple drum and bass affiche toujours sa prédominance, il confère à l'ensemble climat nettement plus froid et ténébreux, voire glacial, ciselé de chants ou phrasés au timbre tranchant et rageur. Indéniablement, cet album affiche l'amorce d'une rupture avec les précédents opus. Cohérent, épuré, il laisse pourtant une impression de retenue, de manque. Tel un orage qui ne cesserait de grossir, mais qui, finalement, n'arrive pas à éclater, à libérer toute l'énergie accumulée. La déflagration faillira peut-être en live. IDEM ayant toujours su reporter sur scène le trop-plein que l'enregistrement studio ne peut contenir.

Stéphane

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