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Ca commence comme une vieille chanson folk américaine classique, le blues dans la peau d'un gars qui fredonne d'une voix éraillée... et le flow tranquille (mais qui en impose) de Sage Francis arrive, ses mots convaincus et poétiques bondissant comme des petites claques (bien fait pour nous)... et puis la batterie tranquille, l'orgue hammond en fond sonore, le dépouillement presque austère et ce hip-hop mélodique finissent d'amener l'ambiance du septième album de Sage Francis.

Malgré une multitude de collaborateurs et de producteurs, issus pour la plupart du post-rock (Grandaddy, Caliphone, Calexico avec le génial "Slow Man") mais aussi d'autres horizons (comme la très agréable surprise finale en compagnie du français Yann Tiersen) l'homogénéité de l'album tient à ce gros goût tenace de folk/rock un peu crado qui sert un hip-hop aux accents volontiers bluesy. Musicalement le disque invite à peu près toutes les influences qui existent en dehors du hip-hop !

On y entend des guitares électriques façon garage, de vieilles sèches country, de luxuriant claviers 70's, des percus et rythmiques en tout genre, des violons... Les atmosphères oscillent de la blague presque potache ("I Was Zero") au trip-hop acoustique rappé (les très beaux "Diamonds and Pearls" et "16 years"), à la prêche folky et rêveuse ("The Best of Times") et la vindicative rock le poing levé ("London Bridge").

Un genre de fusion rurale, qui confine au vintage, brut de décoffrage et finalement très hip-hop ! Car c'est le flow et les lyrics de Sage Francis qui font ce lien si tendu entre deux univers totalement opposés. Et le fait dans une oeuvre qui va réconcilier tous les amateurs de musiques, dans le sens large du terme...

Guillaume

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