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Dan Snaith n'a jamais produit d'albums sans se mouiller. Mieux, ses deux précédents albums dévoilaient un amateur de baignades dangereuses, aimant sentir son auditeur perdre pied avec lui. " Swim " est de cette trempe : un bain de minuit en pleine ivresse dans les eaux tumultueuses et mazoutées du psychédélisme.
S'il fallait choisir un mauvais jeu de mot pour qualifier cet album, un des sports préférés des journalistes, ça serait ...LSD Soundsystem... Désolé. En trois essais, Caribou est devenu un alchimiste. Entre ses mains la dance music se mue en transe lysergique, moins Haddaway sous acide qu'une ouverture des " Portes de la perception " à la house. Oui, la house. Un gros mot pour certains, synonyme de musique-à-danser  décérébrée, que le Canadien a su rendre noble. Il y a peu, Four Tet produisait un choc thermique dans sa discographie avec " There Is Love In You ", c'est un autre parangon de la nébuleuse " Folktronica " (terme à utiliser avec modération) qui, avec " Swim ", a visiblement décidé de prendre le même chemin. Un résultat néanmoins différent, puisque chez Dan Snaith, c'est paradoxalement lorsqu'il s'éloigne de la pop qu'il produit son album le plus fédérateur, compatible au club, au casque ou au canapé. De la kraut-house (tout simplement), le cul entre James Holden et Can (époque Tago Mago) confirmant que notre docteur en mathématiques est un fin calculateur.
C'est désormais certain, la schizophrénie est un atout pour Caribou. Rares sont les artistes sachant inventer et se réinventer aussi habilement, changeant, au fil des albums, plus souvent de visage qu'un truand en cavale.

Mathias

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