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Après deux albums et un EP, en à peine deux ans, revoilà déjà Frank Riggio, 29 ans, avec sa toute nouvelle livraison sonore : Symmetric Human Door. Un album, dont la sortie était prévue au dernier trimestre 2009 pour finalement débarquer (changement de label oblige) en ce mois de janvier, qui donne autant à écouter qu'à voir. Car ce génial bidouilleur-arrangeur-mixeur de sons, et de quelques voix débitées en un flow sourd, jonglant avec plus de 800 samples par album, nous invite à passer la porte pour plonger dans un univers onirique. Impossible de refuser. Dès les premières mesures de l'intro, nous sommes catapultés (You Catapult) dans une autre dimension acoustique. Les notes nous attirent, nous absorbent. Nous nous sentons partir, irrésistiblement, pour une plongée où à chaque palier (10 titres) les mélodies s'enfoncent et s'immiscent toujours un peu plus dans les moindres recoins de notre cerveau. Robotiques, sismiques, abyssales, envoûtantes, futuristes, cataclysmiques... les ambiances, sonorités et atmosphères déployées par Frank Riggio, sur fond d'électro-fusion, trip-hop ou IDM, sont difficilement classables, identifiables, tant elles sont multiples et entremêlées. Pour autant, tout y est parfaitement arrangé jusqu'aux moindres détails. Harmonieux.

Paradoxalement, c'est aussi cette richesse, cette diversité des thèmes qui peut sembler nuire, toute proportion gardée, à l'unité musicale de l'album. Mais ces ruptures s'avèrent nécessaires si l'on veut dépasser le cap de la seule sensation auditive. Comme le plongeur a besoin de son masque pour s'enivrer dans le monde du silence, le béotien coiffe ses deux oreilles d'un casque pour s'enivrer et exalter ses sens à l'écoute de Symmetric Human Door. Alors, oreilles ouvertes et yeux fermés, il découvrira... Quoi ? Son propre film dont il a déjà trouvé la BO. Tout comme Vangelis ou Morricone transcendait une scène, avec des compositions qui se suffisaient pour donner vie, en l'absence de dialogues, à de longs plans séquences, la musique de Frank Riggio invite tout à chacun à faire preuve d'imagination, à créer une histoire qui lui est propre. Il pose juste les thèmes : SF, BD, dark, funky... et vous laisse l'inventivité du scénario. Un penchant pour la BO de film que Frank Riggio assume et fantasme même à réaliser... un jour. Alors, en attendant de l'écouter sur grand écran, l'acoustique du salon fera l'affaire. En plus, le plaisir ne sera pas gâché par les sempiternels mâchouillis de pop-corn...

Stéphane

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