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Alors que les premiers froids de l'hiver s'abattent sur nos corps engourdis, le réchauffement peut venir d'une épaisse couverture aux motifs bucoliques dans laquelle on se love en laissant vagabonder nos pensées vers les souvenirs et douceurs d'un air printanier. Et pour inviter l'esprit à rêver et vaguer au gré des atmosphères, ascendantes et descendantes, ne reste plus alors qu'à caler le CD, ou MP3, idoine dans le lecteur ad hoc. Un premier coup d'oeil sur la jaquette, pile poil dans la tonalité, et on se doute déjà qu'avec Songs of Lucid Dreamers de Zwicker, alias le Suisse Cyril Boehler, album sorti justement en avril dernier, l'invitation est toute trouvée. Mais ne vous attendez pas à vous laisser paresseusement bercer, n'est-ce pourtant pas le bon moment en ces fêtes de fin d'année ?, par une quelconque mélodie léthargique. Même si les rythmes et tempo de Songs of Lucid Dreamers ne sont pas endiablés, les compositions, découlant d'un savoureux mix d'électro, pop, funk et soul, dont certaines peuvent donner envie de se réchauffer sous les lumières brûlantes d'un dance floor plutôt que devant les braises crépitantes du feu de cheminée, tendent vers des ambiances downtempo, qui frôlent parfois avec l'expérimental à la Tosca (Traumdeutertribale), la fluidité minimaliste des sonorités des premiers synthés (Submarine Kabelgau) ou le tribal façon Radiokijada (Dragon Fly). Porté par les voix chaudes et féminines des suissesses Heidi Happy (Who are you, Make it happen), d'Olivera Stanimirov (Wake up, Oddity et Strangeway), mais également basses et masculines du hongrois vivant en Suisse Valentino Tomasi (Ping Pong Muses) et de l'Australien Jamie Lloyd (Sleepwalking), dont Zwicker a aussi remixé quelques titres, Songs of Lucid Dreamers est une vraie invitation au rêve tout en restant bien les pieds sur terre. Du coup, l'échappée ne peut être totale. À l'image d'un album qui donne envie, suscite de la curiosité à chaque morceau mais ne les concrétise jamais totalement.

Stéphane

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