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Lorsqu'un nouvel album nous tombe entre les oreilles, c'est un moment privilégié : le moment du tout est permis. On se plait à rêver : on chante parfois, on déchante souvent... le tout avec plus ou moins de plaisir, pour le meilleur et pour le pire.
Ainsi, lorsque ce nouvel album est un opus de Chris Clark, on se dit : tiens ! A quelle sauce va-t-il nous exploser les tympans cette fois ? Et c'est le moins que l'on puisse dire face aux compositions schizophrènes de l'américain. A l'image des Venetian snares pour l'électro symphonique, de Björk pour la pop, de 65daysofstatic pour le rock, Chris Clark est un expérimentateur mais qui lui lorgne sur le dancefloor, alternant les moments de bravoures outrancières et les délires à la lisière de l'audible. Et ce n'est pas Totem flare qui déroge à la règle : bien au contraire. Jamais l'artiste n'avait autant trituré nos méninges et ce avec un plaisir déliquescent qui, s'il en rebutera plus d'un, passionnera les autres. Ce type est musicalement barré et quand il frappe juste il nous assomme. Oui, la musique de Chris Clark est l'incarnation du K-O !

L'introductif Outside plume annonce la couleur. Déjà il s'immisce entre les neurones et prépare le terrain pour une des introductions les plus explosives de ces dernières années. Sombre et toujours aussi torturé, il vous martèle la gorge à grands coups de basse jusqu'à ce que Growls garden prenne le contrôle. Ce titre (déjà connu des amateurs car présent sur un ep éponyme sorti un peu plus tôt dans l'année) lâche la voix et nous saisit, bien décidé à nous vider de toute forme de raison. L'auditeur risque alors le pétage de plomb cérébral avec une envie quasi irrépressible de s'agiter dans tous les sens.

Avec Rainbow voodoo, notre marionnettiste finit de nous exploser les neurones à force de distorsions maléfiques, mélodiques ou vocales sur fond de bidouillage chaotique. Et je peux vous assurer que l'on n'en sort pas indemne à moins d'avoir perdu l'ouïe au passage...
Le hic pourtant c'est que l'album est construit de telle manière qu'il nous détruit peut-être trop vite. J'aurais personnellement préféré une classique mise sous (op)pression plus progressive (comme le duo Herzog & Ted sur Body riddle) car la suite bien que réussie dans le genre n'a pas la puissance de son ouverture. Que l'on aurait aimé prendre cet uppercut un peu plus tard !
Mais bon, libre à nous de nous composer notre propre petite playslist car dans tous les cas l'électroni-K de Totems flare appartient à ces O.M.N.I. (Objets Musicaux Non Identifiés) ludico-jubilatoires qui risquent de tourner un moment sur nos MP3...

Erwan

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