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Mùm n'aura même pas attendu la rentrée pour sortir son cinquième opus ! C'est tant mieux pour nous qui suivons ce groupe islandais depuis leur second album, l'étonnant "Finally We Are No One". C'était en 2002.
Sept années de discrètes évolutions musicales plus tard, Mùm réapparaît, devenu presque incontournable sur la scène lo-fi actuelle.

Et ce que nous réserve ce nouvel opus, enregistré en grande partie en Islande et en Lettonie, se distingue plus nettement des précédentes productions du groupe. Le virage amorcé avec "Go Go Smear The Poison Ivy", qui proposait il y a deux ans des ritournelles plus pop et moins electronica, n'est pas démenti. Même si le terme "pop" est à prendre avec des pincettes dans la cas présent, puisque la patte stylistique très particulière de Örvar et Oni, les deux compositeurs originaux de la formation, est un gage de singularité et de différence certain.

C'est surtout dans la composition et l'instrumentation, que le ton général évolue: plus orchestral, moins bidouillé. Le rythme est même franchement accéléré sur des titres comme "Prophecies & Reversed Memories", "The Smell of Today..." ou "Kay-Ray-Kù-Kò-Kex", qui nous aspirent d'un coup dans la surprise de chansons plus immédiates et souriantes. Certains passages font d'ailleurs penser aux récents travaux de Tunng, avec le retour de voix féminines, l'utilisation d'un quator à cordes et d'un piano romantique omniprésent.

Mùm n'en délaissent pas moins les tracks aux ambiances plus féeriques. Ces tracks-mêmes qui nos faisaient chavirer dans un univers fait d'onirisme et de songes d'enfants, de mélopées organiques et habitées aux arrangements subtils. "A River Don't Stop to Breathe", "Show me" ou "Ladies of the New Century" sont des preuves que le groupe ne verse pas dans le compromis pour autant. Il préserve même avec une belle intégrité sa définition de l'indépendance: se construire et évoluer au gré des expériences musicales, au-delà des étiquettes.

"Sing Along the Songs You Don't Know" ; ou comment faire d'une poignée de perles folk, pop et electro, un chapelet d'orfèvrerie musicale à l'atmosphère unique. Un joli cadeau également, car nos musiciens islandais s'y montrent plus accessibles et enjoués que jamais.

Guillaume

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