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Vous je ne sais pas, mais moi la deuxième chose que je regarde sur un album, après le visuel, c'est le titre. Si le rapport entre l'image et le titre se fait de plus en plus rare, ce dernier reste encore bien souvent l'intitulé d'un morceau qui, à lui seul, symbolise l'atmosphère musicale et la thématique de ladite création artistique (enfin pour les rares auteurs qui ont un message à transmettre).
Avec " The Needle ", le premier LP des Lorrains de Dub in V.O. j'avoue n'avoir pas de prime abord déchiffré le code. Déjà, la signature en VO ou en VF (" L'aiguille ") n'est pas reprise sur l'une des 15 pistes. Pas d'indices de ce côté donc. Ensuite ce corps, que l'on devine féminin, sur la pochette devrait logiquement illustrer la sensualité, la douceur, la plénitude des compositions. Mais c'est l'inverse même de la couleur musicale délivrée par Dub in V.O. : un son dub-électro teinté d'une forte dose de drum'n'bass. Une espèce de live en studio en quelque sorte. À grands coups de riddims, reverbes, échos, samples, Dub in V.O. combine et malaxe les diverses évolutions et tendances actuelles de ce genre musical : novo-dub et dub hybride. Ainsi, " No U.F.O " (feat Hugo Contini) est souligné de cuivres jazzy, quand " Undermix " s'acoquine avec deux supposés opposés, la fusion et les effluves indiens. Alors que " God " se fait plus roots.
The Needle est un balancement permanent entre excitation endiablée et volupté (Fluoxétine vs Lovelace). Sans être innovant ou véritablement original, Dub in V.O. s'inscrit en droite ligne de la scène dub française du label Jarring Effects : Hight Tone, Zenzile, Brain damage... Mais c'est chez DBDC (des bruits de casseroles) qu'ils ont concrétisé leur projet.
En fait, c'est en ouvrant et refermant " The Needle " que j'ai enfin compris, je crois (mais seul Dub in V.O. peut me le confirmer), la sémantique du titre. Avec sa mosaïque d'icônes et d'images illustrant deux siècles d'histoire, dont principalement celle qui nous est la plus proche (le XXè sicle) : Raspoutine, la Seconde guerre mondiale, les blacks Panthers, le KKK, la révolution culturelle chinoise.... The Needle n'est-elle pas le lien avec les " faiseuses d'anges " qui n'ont pas pu éviter la mise au monde des géniteurs de ces périodes troublées et de chaos ? Aujourd'hui, cette aiguille a tricoté un album qui nous guide à l'ouverture et à l'interrogation (" Xport ", " 2 Gaulle ", " Pale blue dot "). Comme quoi, le numérique ne remplacera jamais un bon CD : l'alliance de la créativité sonore et graphique. Et qu'heureusement existent encore des petits labels pour que naissent des groupes et projets que les majors laissent avorter.

Stéphane

Une claque!

Cet album est une vraie grosse claque dans l'univers du dub français! Une superbe alternative aux productions de chez Jarring, avec des explorations jungle vraiment plus qu'appréciables!
Côté paroles, ou plutôt spoken-words-samples, l'engagement est clairement annoncé avec un contraste fort (l'interview du mercenaire sur l'intro qui embraye sur les déclarations d'égalité des hommes d'xport), et l'album en vient à raconter une Histoire, c'est captivant, et on bouge quand même la tête!

16-11-2009 - Innervisionary

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