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Nous vous avions déjà parlé d'Eglantine Gouzy dans la chronique consacrée à l'excellente compilation "4 Women No Cry Vol.1", parue en 2005 sur le label allemand Monika Enterprise. Quelques projets plus tard (musique de défilé pour Stéphane Coudert, collaboration new-yorkaise avec Black Dice) et nous la revoilà avec un premier album, l'excitant "Boamaster".

Le moins que l'on puisse dire à propos du travail de la demoiselle, ancienne élève des Beaux Arts, c'est qu'il ne cède pas un millimètre à la facilité ou à la compromission: elle y dévoile un univers unique empreint d'une imagination à la fois enfantine, fragile, où se déploie tout un univers fantastique et songeur, voire psychanalytique !
Vous retrouverez sur ce premier album, la plupart des titres qui était déjà paru sur "4 Women No Cry", mais aussi des nouveautés aux textes étranges et absurdes, tout de métaphores et d'images poétiques, parfois proche de l'univers très littéraire et amusant de la grande Brigitte Fontaine.

Musicalement, cela oscille entre électro minimaliste cristalline, petites comptines inattendues et drolatiques fabriquées avec trois bouts de ficelle, chamanisme surprenant d'expérimentations en tout genre et mélopées apaisantes chantées d'une voix qui sait jouer ses personnages avec beaucoup de ferveur, un peu comme une comédienne.

Mais l'ambivalence règne aussi tout au long du disque: légèreté et gravité s'y mêle avec un sens de la fièvre arty assez développé qui donne à ce "Boamaster" un côté totalement personnel et inédit.

Guillaume

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