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"Le trip-hop est mort !"... Cette sempiternelle sentence a de quoi nous casser les oreilles à force d'être entendue, comme pour nous dire "les amis, vos groupes phares ont vieilli et votre musique adorée ne révèle plus l'audace qu'elle a tant incarnée pendant une bonne décennie". Alors certes, les années 90 sont bel et bien finies et le trip-hop n'existe plus vraiment en tant que tel, à part dans nos coeurs et dans nos oreilles où il résonne toujours comme une sorte de leitmotiv rassurant. Cela dit, qu'il soit mort ou pas n'est pas très intéressant en soi, puisqu'il a largement contribué à l'évolution globale de la musique contemporaine. Influence qui se ressent encore aujourd'hui à travers bon nombre de disques de toute obédience, de la minimale si branchée actuellement au rock/folk indé ultra-produit qui lui fait face...

Passé cette constatation, somme toute assez ennuyeuse, reste quelques iconoclastes capables de nous proposer des albums qui, du coup, sortent du rang au regard de l'actualité musicale. C'est la cas de "The Heights" du quatuor anglais Serious Music, estampillé Trip-Hop from Bristol.
Un album qui a le bon goût de nos vieilles galettes cultes !

En maniant avec malice des rythmiques down-tempo ou hip-hop, y ajoutant quelques instruments comme le piano et cette basse très dubby, rondelette et slappée, des arrangements électroniques ambiancés, des scratchs vintage et le rap chaleureux de Spokesmao, la formation réussi un bel album de... trip-hop ! Mais un trip-hop qui lorgne sérieusement vers la chaleur acoustique de l'acid-jazz ou d'une soul moderniste, et parfois même vers quelques intrigues hip-hop proches d'un DJ Shadow.

"The Heights" aurait-il été produit pour faire la nique aux idées reçues et prouver que, définitivement NON, le trip-hop n'est pas mort et sait encore être tout à fait d'actualité, malgré les apparences ? Difficile à dire, car l'album semble aussi être une création assez instinctive, où une vraie complicité de musiciens s'instille dans chaque morceaux, évoquant, dans une atmosphère générale plus soulfull que vraiment mélancolique, les heures glorieuses de quelques références allant de Massive Attack, à Pencilbrain, Attica Blues ou Pressure Drop.

Le trip-hop est mort ? Alors vive le trip-hop !

Guillaume

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