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Dans la vaste famille du collectif américain Anticon, Telephone Jim Jesus n'est pas le plus connu, ni même le plus prolifique, mais il semble déjà se dessiner à travers ses deux albums (le premier, "A Point Too Far For Astronauts" date de 2004) une belle manière de marier les influences, en les faisant s'ébranler de hip-hop déglingué. Car même si l'album sonne comme une ode moderne à la folk avec ses sons acoustiques un rien garage et ses guitares doucement blues, il n'en reste pas moins baigné des rythmiques lourdes et appuyées et des arrangements électroniques typiques du hip-hop de bastringue d'Anticon.

On retrouve d'ailleurs et pas tout à fait par hasard, d'autres protagonistes du label, comme les producteurs Alias et Why? ou les rappeurs Doseone(cLOUDDEAD, Subtle, THemsleves) et Pedestrian, mélangeant chacun leur tour leur sympathique vocabulaire décalé aux productions instrumentales et fiévreuses de notre nouvel ami. Il y a de la fantaisie dans ses nappes down-tempo cosmiques à deux doigts de l'atmosphérique, systématiquement cassées et chamboulées par des effets de sampling saturés et des rythmes métalliques en suspension... "Birdsatic", "Featherfall" et "Hit by numbers" sont à retenir parmi la foule d'ambiances poétiques proposées sur cet objet musical étrange, tendu comme un fil élastique synthétique entre deux branches roots.

Ceux qui ont aimé Alias et qui suivent l'actualité du label américain devraient s'y retrouver, car il y a la profondeur ambiant, la lenteur ouaté de l'abstrakt hip-hop et la fièvre electro bricoleuse (ici grisée de folk) qui font de "Anywhere out of the everything" un beau disque de musique urbaine racée.

Guillaume

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