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Paul Hanford nous avait charmé en 2004 avec son premier album, "Cha cha mancha", produit sur l'excellent mais défunt label français Catalogue. Ce premier disque, tout d'electronica low-fi et de pop/folk digital, avait le goût excentrique des disques de pointe. Et la tendance actuelle lui donne raison, car de Double U à Cocorosie, la guitare sèche et les folk songs fantomatiques ont la cote en electro !

"Mystery year" nous emmène donc dans un road trip intimiste et subtil, sur une route imaginaire et ses carrefours où se croisent encore sonorités acoustiques épurées, arrangements électroniques délicats, atmosphères déglinguées (comme sur les splendides "Lover's nest" et "Self (opened) self"), touchantes petites prières du soir et mélopées énigmatiques comme des poèmes d'un autre temps ("Moment", "20 messages")... Cette route ne reste cependant pas ombragée jusqu'à son point d'arrivée, car quelques éclaircies optimistes viennent parfois illuminer ses chemins de traverse. Alors Sancho s'arrête une ou deux minutes, prends son temps, regarde le ciel bleu dans les yeux, le temps d'une ballade amoureuse ("Spare rooms"), avant de reprendre la route vers des destinations plus sombres.

Pourtant tout à fait actuelle, la musique de Sancho conjugue avec une certaine intemporalité, le lyrisme, l'étrangeté, la mélancolie et le rêve, dans une approche personnelle de la composition, à la fois expérimentale dans ses abstractions sonores et parfaitement maîtrisée dans ses mélodies douces et aériennes... Pop/folk et electronica se sont rarement amouraché d'une si belle manière.

Guillaume

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