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Le Canada est une mine de diamants pour ce qui concerne l'émergence de talents bruts et de nouveaux sons. Jason Nickel et les 3 frères Wylie (Aaron, Ben & Nathan) ont su composer pour cet album une fratrie musicale habitée : Au4... (Prononcez : oh four). La polyvalence de leur talent comme simple trait d'union. Oui le talent parce que ces 4 là, ils en ont à revendre, c'est sûr. Un débordement même. Une musique a-Air-ienne très post-rock spirit temporisée par une électro progressive, sombre et éthérée. Une pointe de lumière en plus. Une tonalité trip-hop avec un soupçon d'intemporalité. Ce genre d'album que l'on peut se repasser en boucle au fil des jours parce qu'il laisse une trace, un enchantement derrière lui.
Pour exemple, la lancinance et la suavité de la lune noire "Paper cuts from paper butterflies" qui resplendit sur cet ensemble d'une homogénéité rare, toujours tiré vers le haut à tel point qu'il en devient difficile de préférer telle ou telle chanson. Un son, une voix à l'image de l'illustration sur la pochette qui semble émergée d'un conte maudit : un vieux tronc solitaire et torturé, un squelette agrippé à une branche sous la menace d'un chien grondeur, un voile nuageux nourri par les cheminées lointaines d'une industrie apocalyptique sous les rayons d'un soleil-mongolfière qui - le temps d'un flash - fixent le décor de ce tableau clair-obscur.
Vous l'aurez compris, 9 pistes pour un disque d'une maturité indiscutable, à peine croyable en fait si l'on considère que cet "On: audio" n'est qu'un premier opus. Une autoproduction qui plus est.
Respect messieurs... total respect.

Erwan

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