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La jeune berlinoise Marit Posch, avant de se lancer avec ce premier album dans une carrière solo sous le pseudo Damero, s'occupait de la promo du label B-Pitch Control. Elle a aussi derrière elle, une culture musicale assez particulière, à laquelle il est difficile de s'attendre à l'écoute de ce premier album : la jolie Marit a écouté beaucoup de musique classique et d'opéra, pris des leçons de piano et de chant durant sa jeunesse...

"Happy in grey", qui porte bien son nom, tant une certaine mélancolie se ressent dans chacun des tracks proposé ici, est un album dont le son est immédiatement identifiable comme sortant de l'écurie du label d'Ellien Alien : très électronique, sans la moindre once d'éléments acoustiques, qui viendrait perturber la ronde de ces sonorités synthétiques ; à part peut-être de ci, de là, quelques cordes sur les romantiques "Neck warmth" et "I made a home", et une guitare discrète mais presque noisy sur le très joli "Gestern morgen", d'ailleurs l'un des sommet du disque.
Mais, ce que je reproche d'habitude aux productions du label berlinois [comme le disait si bien notre ami Aifol, si l'on recherche chaleur et optimisme dans la musique, ce n'est pas chez B-Pitch Control qu'il faut aller les chercher ;-) ], je le ressens de manière très différente ici : certainement grâce à la face très intimiste et mélodique du disque. Car les compositions de Damero dégagent une idée de spleen et quelques dissonances arty assez convaincantes. Les rythmiques down-tempo savent même parfois s'envoler vers des beats qui frôlent le dance-floor, mais toujours avec une certaine retenue ("Things-gone"), et les mélodies engourdies câlinent l'oreille avec une douceur très féminine, presque maternelle, comme des comptines de fin de soirée chantées d'une voie éthérée et caressante.

"Happy in grey" se révèle donc être une heureuse surprise, car Damero développe un univers assez subtil et délicat. Et même si l'album réclame malgré tout quelques écoutes avant de vous enlacer de sa douce torpeur, il saura sans doute envoûter tous les amateurs d'electronica.

Guillaume

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