> Chroniques > guests > Charlotte Gainsbourg > 5:55

Qui pouvait imaginer pareil retour...? Et d'ailleurs, peut-on vraiment parler de retour ? Car 5:55 est avant tout le fruit d'un travail minutieux... d'orfèvres hors du commun : Jarvis Cocker (Pulp) et Neil Hannon (The Divine Comedy) à la plume, AIR pour l'orchestration et les vapeurs, Nigel Godrich à l'enluminure... et Charlotte pour la lumière, le souffle, l'esprit et le mystique historique...
Une sorte de western contemporain entre "le son, la muse et les gants'...

2006 sera une belle année pour Charlotte... Sublimée par Michel Gondry à l'image (La Science des Rêves), propulsée main dans la main par son équipe de lutins pour la musique, la belle cartonne à chaque pas et confirme son statut digne de " pas seulement fille de... " même si dans le domaine musical, on ne peut pas complètement faire abstraction de cette présence du pater... On sent pourtant dans l'album tous les efforts de distance par rapport à cet héritage, par l'intervention de Jarvis et Neil, le choix d'un mix français-anglais...

On a rarement senti les AIR aussi à l'aise sur le domaine de l'habillage... Les ambiances de l'album s'enchaînent à merveille, du contemplatif mélancolique (5:55), à la rythmique cinématique (Night-Time Intermission), au peps pop efficace (le terrible "The Songs That We Sing'), à la ballade retro-féérique chuchotée ("Everything I Cannot See')...

Car c'est bien le cinéma et un (r)appel du monde de l'enfance qui revient sans cesse dans cet album délicat...un monde où solitude et lyrisme se conjuguent avec classe dans un référentiel moderne plein de cordes, de bulles et de notes.
5:55 est un des très beaux albums de cette année, surprenant, inattendu... et qui fera sa place dans la durée, si Charlotte fait face à l'imprévisible de la scène...

Dude

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