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Et de deux pour Dani Siciliano, toujours sur le label allemand !K7, puisque parmi les surprises alléchantes de la rentrée, "Slappers" se positionne dans le peloton de tête... et ne déçoit pas une seconde. Je dirais même qu'il va bien au-delà du premier album "Dani Siciliano likes...". Notre charmante et surprenante américaine continue ses expérimentations électroniques dans des chansons au format pop impeccable qui inclus plus globalement un gros travail sur la rythmique et surtout sur la voix et ses arrangements.

L'organe vocal de Dani Siciliano, qui rappelons-le accompagne tous les albums de Matthew Herbert, identifiable et jazzy à souhait, prend ici une dimension particulière ; se mêlant à ses propres échos, se répercutant comme un rythme sur fond de choeurs mélodiques et suaves. Les tempos alambiquées qui l'enrobent semblent sortis d'un bouillon de culture de sonorités en tout genre ; des bidouillages électroniques savants et presque maniérés (on reconnaît le son Herbert à la production) qui mettent en avant une certaine inventivité, puisque toujours créés à partir d'objets et de sons du quotidien.

"Slappers" est constamment suspendu dans un down-tempo sophistiqué frôlant le dance-floor avec discrétion. Et puis il y a cet humour et cette dérision latente, qui ont leur place dans l'univers du couple Herbert/Siciliano, qu'on a souvent un peu de mal à imaginer vraiment s'amuser avec leurs projets electro-conceptuels un brin intellectualistes. Des titres comme "Why can't I make you high" (banjo + ambiance electro-country complètement décalée), "Wifey" (petite chanson burlesque au charme house bricolé) et le final bien chaud "Be my producer" (super sexy !) sont là pour relâcher les tensions d'un "Frozen" très trip-hop ou d'un "Repeats" plus expérimental et ambiant. De toute façon l'atmosphère de "Slappers" balance de façon un peu biscornue, irrégulière, tout au long de ses onze titres et c'est aussi là le charme de l'album. On retiendra aussi les étranges rythmiques et les jolies mélodies de "Didn't anybody tell you" et "Big time".

Un album très électronique mais qui a aussi l'esprit et la différence de proposer une variante personnelle, sans inspirations rock ou folk, d'une musique indéniablement féminine et arty, et qui place Dani Siciliano aux côtés d'artistes comme Leila ou Björk, dans un style certes différent, mais aussi pointu et fouillé. Une vraie réussite.

Guillaume

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