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Chaque album de Matthew Herbert propose un nouveau concept, souvent pointu et inattendu, et révèle avec brio son sens pour la réflexion sur une époque en constante mutation, tout en gardant une certaine accessibilité d'écoute. Et c'est là où ce nouvel effort surprend : "Scale" (sorti conjointement sur !K7 et sur Accidental, le propre label de Herbert) est certainement le disque le plus facile qu'il nous ai proposé depuis ces débuts voilà plus de dix ans, surtout après les expérimentations d'un "Plat du Jour" étrange et complexe, son avant-dernier opus.

Les onze titres qui composent cet album sont des chansons électroniques accompagnées de cuivres et de cordes orchestrales très 60's/70's, où la voix de plus en plus maîtrisée de son interprète fétiche (et compagne) Dani Siciliano se pose comme sur des torch songs aux mélodies pop et happy. On reconnaît quand même la patte irrésistible de l'iconoclaste anglais à travers ses petits sons travaillés à l'aide d'objets du quotidien (souvent des trouvailles soniques accidentelles) et ses rythmiques un brin house, énergiques et sautillantes.

Funky/soul ("The Movers and the Shakers", "Moving Like a Train"), poppy ("Harmonise"), chanson d'amour cliché ("We're in Love"), transy ("Down"), inspiration BO de film ("Movie Star"), poésie d'une jolie douceur ("Just Once"), jazzy-piano ("Wrong"), chaque track est une petite merveille au charme suranné et éclatant d'une légèreté qu'on ne lui connaissait pas vraiment.

Le disque le plus estival de Matthew Herbert et peut-être aussi celui qui pourrait faire découvrir le riche univers musical de cet artiste désormais incontournable de la scène électronique internationale.

Guillaume

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