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Jeune française, Colleen donne une suite au prometteur " Everyone Alive Wants Answer " paru en 2003 déjà sur The Leaf Label, dont on ne louera jamais assez la sensibilité et l'audace. Les samples du premier album s'effacent pour donner une large place aux instruments acoustiques et traditionnels et au piano numérique. L'instrumentation est ainsi proche de celle utilisée par les groupes islandais Mùm et Amina ; l'amosphère du disque l'est également mais ne peut s'y réduire tant les influences apparaissent plus importantes et les détours musicaux plus risqués. Pensant commencer l'écoute en lieu sûr et connu, on avance au fil des morceaux perdant petit à petit nos repères du folktronica islandais, se laissant aller à des découvertes qui augmentent encore au fur et à mesure que l'on repart du début de ce disque instrumental étrange et envoûtant.
Le site internet de Colleen est une mine d'or pour qui veut tenter de percer le secret de ces compositions à l'atmosphère mystérieuse. L'artiste cite ses disques favoris et nous emmène dans un voyage au-delà des frontières et des siècles. Si l'on apprend par exemple que sa vocation de musicienne est venu à l'écoute de " Day in the Life " des Beatles, on rencontre également nombre de références à des musique asiatiques et africaines qui évoquent les instrumentations de " The Golden Morning Breaks ". Croisant au hasard Marin Marais, Petrushka de Stravinsky, Satie, Debussy puis Billie Holliday, Vashty Bunyan ou John Cale, auxquels les mélodies et les arrangements de Colleen font écho, le mystère se perce légèrement et la fascination pour ce disque croît encore un peu plus.

Eric

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