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L'année 2005 aura été un grand cru pour les amateurs de dub francophone. Après le live d'Ezekiel, les albums de Lab, des Impro, des Zenzile et High Tone, les débuts tonitruants de Fumuj et Guns of Brixton, Kaly nous balance la galette de l'hiver. Issu de la scène reggae, Kaly se compose de membres très actifs et prolifiques, investis dans d'autres projets, leur donnant l'occasion d'exprimer des facettes différentes de leur sensibilité électro-dub - entre l'hypnose du sound system gourmand en infrabasses du Dub addict sound system et l'énergie drum'n teck d'Hybrid SS. Ces travaux imprègnent donc tout naturellement ce nouvel album, finement orchestré, qui se hisse comme pièce maîtresse dans les productions du combo Lyonnais.

Chronologiquement, " Répercussions " fait suite à Electric Kool Aid et Hydrophonic où les gars de Kaly soignaient déjà un dub électro-oriental balançant entre l'inde et le moyen orient sans renier leur influence reggae roots. Savamment composé, " Répercussions " sonne et résonne depuis le coeur de la bête, un peu comme si l'énergie live du crew lyonnais avait été captée en studio pour vous asséner " une musique qui parle au cerveau tout en activant les jambes ".

Les Kaly maîtrisent leur sujet et ça se sent. A l'image des engrenages présents sur l'artwork de la pochette, le dub de Kaly s'enchaîne et monte en puissance. L'invitation est prudente, " don't disturb the dragoon " amorce la poulie de démarrage et ce sont les tourneurs turques qui prennent le relais pour venir vous étourdir sur la basse bien ronde de " Dirha ", envoûtant morceau tout comme " Ber Ber " directement issu des volutes studios du groupe, perdu dans notre imaginaire quelque part entre Marrakech et Alger. La machine est lancée, " Steppa for Violin " (en écoute sur leur site) est un des chefs d'oeuvre de l'album. On enquille ensuite sur " Ear protection " et " Cyclic spleen ", morceaux apaisés dont on pourrait presque croire qu'il s'agit d'un pied de nez à l'auditeur, lui laissant croire qu'il arrivera à reprendre son souffle et ses esprits, alors que la puissante basse toute droite sortie de la machine outil lyonnaise continue de pilonner un dub massif. L'effet des subbasses laissera des traces, la densité terrestre augmente mais notre complaisance s'amourache de cette atmosphère, de ces sons et de ces odeurs qui nous enivrent. Le reste de l'album se déroule au gré des suffocations de la machine, jamais grippé, toujours haletante jusqu'à l'étourdissant " Alfraid " que l'on imagine déboussolant en configuration live.

Véritable coup d'esbrouffe en cette fin 2005, vous avez peut être entre les oreilles le meilleur album növö-dub de cette année.

Keffren

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