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Boom Bip est un peu le fer de lance, l'artiste le plus représentatif de l'écurie Lex Records, la branche d'obédience hip-hop du label Warp. Et c'est justement parce que Brian Hollon ne reste jamais bien longtemps dans les sentiers battus du hip-hop en proposant sa mixture électronique toute personnelle, qu'il est à même de vous convaincre de faire de bonnes acquisitions parmi les quelques sorties annuelles du label anglais.

Commencer par ce "Blue eyed in the red room" reste un bon moyen de rentrer dans les atmosphères décalées et surréalistes des artistes Lex : abstrakt hip-hop certes, mais aussi pop alternative rapée, électro débauchée purement warpienne ou subtilement mêlée d'influences rock, musiques atmosphériques poético-burlesques et rap second degré de ghetto imaginaire où se moucheraient en spoken words Doseone vs. Sage Francis. N'oublions pas les collaborations du label avec les indépendants d'Anticon.

Plus précisément, ce que Boom Bip démontre avec ce deuxième album solo, c'est sa capacité à dépasser les frontières musicales (car on ne parle plus ici de hip-hop) pour donner les versions les plus sensibles de cet esprit, celui d'une richesse de styles et d'un éclectisme de rythmes assumés.

Surprenant "The move" avec sa rythmique bleepienne discoïde qu'on croirait sortie d'un EP d'Aphex Twin, superbe "Do's & don'ts" avec son trip-hop tribal accompagné du chant monotone de Gruff Rhys, comme un appel à une transe qui se sature de guitares dans un final teinté de rock, tout comme sur l'autre "Aplomb", envoûtants "Soft & open","One eyed round the warm corner" et "The matter (of our discussion)" qui vous lovent dans leur poésie mélancolique et ce slow un peu saoul et déglingué "Dumb day".

Un achat à réaliser les yeux fermés, vous profiterez par la même occasion du somptueux packaging qui accompagne l'album, créé par les graphistes du collectif anglais Ehquestionmark, qui réalise d'ailleurs tous les visuels du label dans un ludisme graphique, il faut l'avouer, assez mortel!

Guillaume

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