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Certains jeux nous tombent du ciel comme ça.
On ne s'y attend pas et Youhou ! : c'est l'envoûtement. Botanicula est une spore dispersée par un vent de créativité qui a pris pied sur nos PC en avril dernier. Botanicula est un modeste point & click... quoique. On se promène dans un univers très coloré tout de plantes et d'insectes bizarroïdes et on doit y résoudre de petites énigmes : comment 5 bestioles toute mignonnes et vraiment pas bien costaudes peuvent-elles sauver ce monde d'une attaque d'araignées (plus ou moins petites) suceuses de sève semblant tout droit sorties de chez Miyazaki (les noiraudes) ?
Sans performance technologique, le monde est visuellement somptueux. Le studio Amanita design qui nous avait déjà concocté Machinarium réussit le tour de force d'inventer une mythologie originale et cohérente, portée par une histoire très jolie, sans parole et compréhensible de tous. Discrètes, les références sont aussi multiples et viennent ici de partout : Frankenstein, Zatoichi, Beetlejiuce ou encore Pac man n'en sont que quelques exemples. Ce conte écologique est aussi truffé de petites inventions visuelles et sonores qui sont un ravissement autant pour les yeux que pour les oreilles. Et la musique n'est pas en reste puisque ce sont les tchèques de Dva qui en ont composé la bande-originale. Ce n'est d'ailleurs pas leur galop d'essai puisqu'ils ont déjà participé à d'autres projets pour le jeu vidéo mais aussi pour le théâtre (music for Theatre Visuel/Trondheim Luft) et le cinéma, autour de Georges Méliès notamment. Vous pouvez d'ailleurs découvrir un échantillon de leurs créations sur Soundcloud sous le nom de Kollektt8. Notez en passant que le thème principal de Botanicula existe ici en version chantée sous le nom de Numie : une petite balade bruitiste avec un charme fou. Electronique douce, étonnamment riche, les mélodies de Botanicula sont portées par un field recording mythologique de circonstance et des voix incompréhensibles qui ne sont pas sans faire penser au Vonlenska de Sigùr Ros. Les différentes musiques contribuent clairement à nous plonger dans l'ambiance et certains thèmes sont juste de petites merveilles. J'en veux pour preuve ce passage psychédélique au milieu du jeu pendant lequel un génie remercie nos petites bestioles en leur exauçant un souhait chacune. Cinématique interactive où l'on découvre un orchestre venu d'ailleurs pour lequel le joueur contrôle tous les instruments. Et là, je vous assure, c'est tout simplement magique. On ouvre de grands yeux avec de petites étoiles dedans et un sourire lunaire accroché sur les lèvres !
Incroyablement ludique, cette musique qui ne ressemble à pas grand-chose de connu (si ce n'est peut-être les premiers albums de Melodium) peut aussi s'écouter indépendamment du jeu. Un vrai tour de force autant qu'un petit miracle de poésie et d'imagination.
Youhou !

Erwan

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